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Violences de l’exil violences de l’accueil


Santé conjuguée n°111 - juin 2025

L’expérience de l’exil et de l’arrivée sur un territoire où les conditions de vie tranchent avec celles que l’on avait imaginé trouver est une épreuve difficile, voire dévastatrice. Quelles violences s’opèrent tout au long de ces trajectoires ? Avec quelles conséquences sur la santé mentale des personnes concernées ?

Guerre, pauvreté, persécution, torture, catastrophe climatique, intolérance ethnique ou religieuse… Nombreuses sont les raisons qui poussent des personnes à quitter leur pays et à tenter de franchir les frontières de l’Europe forteresse à la recherche de meilleures conditions de vie. Toutes ces situations constituent des facteurs de traumatisme potentiels, selon le Réseau Santé mentale en exil1 qui a coordonné un guide pour favoriser l’accès des personnes exilées à l’aide en santé mentale en Région bruxelloise 2.
Si les expériences subjectives de l’exil diffèrent d’une personne à l’autre et ont des effets variables sur l’équilibre psychique, certaines catégories de personnes sont plus à risque de fragilisation psychologique compte tenu de leur âge, de leur genre, de leur statut ou de leur condition physique et psychologique : les ressortissants de pays où les violences sur la population civile ont été durables et systématiques, les victimes de violence sexuelle et de torture, les mères seules et les femmes enceintes, les mineurs étrangers non accompagnés et les jeunes adultes isolés, les personnes atteintes de troubles physiques ou mentaux indépendants des événements qui ont motivé l’exil. À court comme à long terme, l’impact de ces épreuves sur la santé mentale peut être considérable, avec une acuité particulière lorsqu’elles perdurent, se répètent ou sont provoquées dans l’intention explicite de nuire.

Déni du droit à l’accueil

Après avoir affronté de nombreuses violences dans leur pays d’origine puis sur le chemin de l’exil, les personnes arrivant en Belgique s’imaginent que l’essentiel de leurs problèmes est résolu. Or il n’en est rien. Plusieurs facteurs peuvent détériorer ou aggraver leur état de santé mentale dès leur arrivée : la vulnérabilité ressentie au cours des premiers jours et semaines, l’absence d’un lieu d’hébergement, la détention dans un centre fermé, les exigences administratives excessives, l’impression d’être indésirable, le poids du passé qui refait surface, etc. « Dans beaucoup de cas, la confrontation entre le rêve d’une terre d’asile et la réalité de la Belgique peut provoquer une forme d’écroulement identitaire, constate le Réseau Santé mentale en exil. Pour les personnes déjà psychiquement fragilisées par les expériences à la base de l’exil – parfois toujours engluées dans les visions des horreurs traversées, souvent habitées par le risque d’y être renvoyées, ou par la culpabilité d’y avoir laissé des proches – cette expérience de désillusion peut constituer un nouveau risque de déstabilisation. »3
Durant toute la procédure de demande de protection internationale, plus communément appelée « procédure d’asile », les personnes ont le droit de bénéficier d’une aide matérielle comprenant un hébergement, un accès aux soins et un accompagnement sociojuridique. En vertu d’une politique belge et européenne de « gestion des flux migratoires » très stricte, les capacités d’accueil ont été réduites depuis 2008, entrainant de graves atteintes à la santé physique et mentale des personnes laissées à la rue, dans des squats ou dans des structures d’urgence peu adaptées à leur situation. Malgré les nombreuses décisions de justice qui ordonnent à l’État belge et à Fedasil (l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile) de respecter leurs obligations internationales en matière d’accueil, des réponses structurelles n’ont pas été apportées.

Maltraitance et exclusion

D’autres violences institutionnelles s’exercent tout au long de la procédure d’asile. « Ces violences sont multiples, massives et se situent à la croisée de plusieurs dimensions : factuelle, politique et administrative, explique Cihan Gunes, coordinatrice du Réseau Santé mentale en exil et psychologue clinicienne au service de santé mentale Ulysse spécialisé dans l’accompagnement des personnes exilées au statut de séjour précaire. Au niveau factuel, les gens sont maintenus à la rue, la réponse à leurs besoins vitaux n’est pas assurée, l’accès aux soins est entravé en raison du cumul de régimes spéciaux et de la détérioration des conditions d’accueil dans des services de santé qui manquent de personnel et de moyens pour solliciter un interprète. »
En s’appuyant sur les analyses de la sociologue Karen Akoka qui met en lumière le travail institutionnel de distinction entre le « bon réfugié » (qui fuirait son pays pour des raisons politiques, serait individuellement menacé et mériterait d’être accueilli en Europe) et le « mauvais migrant » (parti pour des raisons économiques et qu’il faudrait refouler)4, Cihan Gunes pointe également une violence politique et ses répercussions administratives. « On observe que les administrations recourent à des étiquettes – réfugiés versus migrants – qui relèvent d’un choix purement politique. Cette catégorisation induit une forme de division entre les personnes exilées et a des incidences très concrètes sur leur vie : peuvent-elles demander l’asile ou sont-elles considérées comme des migrants économiques ou climatiques sans perspective d’accès à la protection internationale ? »

Suspicion généralisée

La longueur des procédures liées aux demandes d’autorisation de séjour plonge les personnes dans l’attente et l’incertitude, ce qui peut accroitre leur souffrance psychique. « Les personnes ne savent pas quand elles seront convoquées, elles attendent une réponse chaque jour pendant deux ans et demi, trois ans », relate Cihan Gunes. « Quand cette situation s’éternise sur plusieurs années, la sensation d’immobilité forcée, dans un no man’s land administratif, est hautement pathogène », appuie le Réseau Santé mentale en exil.
La question de la suspicion est extrêmement prégnante dans la procédure d’asile. Pour combler l’absence de documents souvent impossibles à se procurer (attestation de naissance, preuve d’un mariage forcé ou de violences subies, etc.), la procédure repose sur l’audition des demandeurs d’asile qui sont tenus de présenter un discours crédible et cohérent et de répondre aux questions des autorités. « La traque aux oublis et aux erreurs violente énormément les gens », déplore Cihan Gunes. « La mise en doute de leur récit porte gravement atteinte à la santé des personnes qui ont été détenues ou torturées, sous prétexte qu’elles ne savent pas fournir le nom de leurs compagnons de cellule », s’indigne sa collègue Johan Cornez, psychologue clinicienne à Ulysse et coordinatrice de la thématique exil à la Ligue bruxelloise pour la santé mentale. Or « la perturbation de la mémoire et la désorganisation de la pensée figurent parmi les symptômes propres à de nombreux troubles avérés (dépression, anxiété, trouble post-traumatique…) », rappelle le Réseau Santé mentale en exil5. En outre, la procédure d’asile réactive des événements douloureux ou traumatiques que les personnes voudraient oublier ou qu’elles ont refoulés. « La logique institutionnelle dans laquelle ces personnes sont prises rejoue des violences subies précédemment alors qu’elles pensaient trouver un lieu où se reconstruire et être entendues », complète Johan Cornez.
Si leur demande de protection n’aboutit pas, la plupart des personnes déboutées n’auront d’autre choix que de vivre dans l’illégalité. Elles courent alors le risque d’être arrêtées et détenues dans un centre fermé en attendant d’être expulsées du territoire belge. Cette criminalisation des parcours des personnes exilées – des faits d’ordre administratif étant sanctionnés par le biais d’une réponse pénale (l’enfermement) – va de pair avec une défaillance voire une absence des services (médicaux, juridiques…) auxquels elles ont pourtant droit 6. Ces conditions de détention engendrent de graves atteintes psychiques (dépressions, reviviscence de traumas, tentatives de suicide…).

Souffrances psychiques accrues

Le spectre du mal-être psychologique des personnes exilées est très large : angoisses, insomnies, perte d’appétit, troubles psychosomatiques tels que des migraines ou des douleurs musculaires… Les soignantes et les soignants constatent aussi une grande prévalence des dépressions et des troubles liés au stress post-traumatique. Dans les cas les plus graves, ces troubles peuvent s’accompagner de conduites agressives ou autodestructrices (comportements addictifs, automutilations, hostilité envers les professionnels de l’aide, violences intrafamiliales…). Au fil du durcissement des politiques migratoires, l’équipe d’Ulysse observe une aggravation de l’état de santé mentale des personnes qu’elle accompagne et remarque que leurs symptômes s’intensifient et se chronicisent. « Les gens vont très mal, constate Cihan Gunes. Il y a des tableaux anxio-dépressifs majeurs, extrêmement sévères, des tableaux post-traumatiques parfois polytraumatiques, chronicisés en raison de tous les traumas auxquels ces personnes ont survécu sur le chemin de l’exil et qu’elles doivent encore affronter ici lorsqu’elles se retrouvent à la rue. »

Représentations biaisées

Empreint de pitié et de peur, le regard que nous portons sur les migrants a évolué au cours des dernières décennies, dans un contexte marqué par la montée des discours populistes et la banalisation des actes racistes. Johan Cornez constate que ces discours déteignent aussi sur les attitudes des acteurs et actrices qui accompagnent les personnes exilées. « Une partie des travailleurs psychosociaux sont imprégnés de ce discours suspicieux et de cette idée qu’il y aurait une invasion de migrants. Certains d’entre eux intériorisent des idées reçues, estimant qu’il n’est pas possible de faire de l’accompagnement psychothérapeutique dans une autre langue avec le concours d’un interprète, ou que ce public serait réticent à consulter des psychologues, ou encore qu’il instrumentaliserait les travailleurs de la santé mentale pour obtenir des attestations en vue d’apporter une issue favorable à leur demande d’asile. »
Pour attester d’un problème de santé dont les autorités devraient tenir compte au cours de la procédure d’asile, les soignants et soignantes sont amenés à rédiger des attestations médicales ou psychologiques. « Dans ce type de procédures, les causes et les conséquences sont inversées, analyse Cihan Gunes. La procédure d’asile est devenue tellement suspicieuse qu’elle ne croit plus les récits des gens et les contraint à s’adresser à des soignants pour attester la véracité de leurs propos. Or, lorsque ces personnes nous sollicitent, elles sont accusées d’instrumentaliser les psys. Et la perversité des administrations va encore plus loin quand elles reprochent aux gens qui disent qu’ils ne vont pas bien de ne pas avoir d’attestation psychologique. »
Les psychologues d’Ulysse pointent également le traitement différencié qui s’opère entre le public « lambda » et celui des personnes exilées. Une forme de compassion peut s’immiscer dans la relation de soin et découler sur des actes non consentis par les personnes accompagnées ou sur des solutions bricolées (en l’absence d’un interprète par exemple). « Comme cela se produit avec les personnes en grande précarité, nous avons tendance à “faire pour” au lieu de “faire avec” les personnes concernées, note Cihan Gunes. Nous nous entretenons directement avec l’interprète, nous contactons l’avocat, nous appelons le médecin et de ce fait les personnes deviennent objets du soin et se retrouvent dépossédées de leur histoire. C’est une violence supplémentaire qui s’ajoute aux autres et qui renvoie à l’intériorisation par le corps professionnel de l’idée selon laquelle les gens ne comprennent pas en supposant par exemple qu’ils ne sont pas instruits. On se retrouve ainsi complètement en porte-à-faux par rapport à notre code éthique et déontologique. »

De nombreux droits bafoués

Alors que les accords européens et le droit international contraignent la Belgique à assurer la protection et le respect des droits des personnes exilées, l’offre d’un accueil digne et d’un accès à des soins de qualité n’est clairement pas une priorité politique. Aujourd’hui, beaucoup d’associations alertent sur les effets dramatiques des mesures annoncées par le gouvernement Arizona 7 Pour lutter contre un prétendu « appel d’air », ces mesures ambitionnent de réduire davantage la capacité d’accueil, l’accès aux services sociaux et à la protection, tout en renforçant les dispositifs de détention et d’expulsion8. Ce durcissement de la politique migratoire belge et ses accents sécuritaires ne feront qu’augmenter les violences institutionnelles dénoncées depuis des années par le réseau associatif et militant.

 

  1. Initié en 2007 par le service de santé mentale Ulysse, le Réseau Santé mentale en exil réunit des institutions partenaires qui accompagnent des personnes exilées en souffrance psychologique.
  2. Service de santé mentale Ulysse (éd.), Accès à l’aide en santé mentale pour personnes exilées en Région bruxelloise, 2018.
  3. Idem.
  4. K. Akoka, « Réfugiés ou migrants ? Les enjeux politiques d’une distinction juridique », Nouvelle Revue de psychosociologie, 2018/1, n° 25.
  5. Service de santé mentale Ulysse (éd.), op. cit.
  6. Cultures & Santé, Parcours d’exil, procédures et violences institutionnelles, Table d’échanges santé migrant·es 2021.
  7. Ligue des droits humains, « Accord “Arizona” : recul préoccupant pour les droits sociaux et droits des étranger·ères et tournant sécuritaire confirmé », 2 février 2025, www.liguedh.be ; CNCD 11.11.11, « Accord de gouvernement Arizona : un désert pour les droits des personnes migrantes », 21 février 2025, www.cncd.be ; CIRE, « Décryptage gouvernement Arizona », 14 mars 2025, www.cire.be.
  8. R. Biesemans et al., « Décoder l’Arizona (3/4) : un néolibéralisme aux accents autoritaires », Politique, 17 mars 2025, www.revuepolitique.be.

Cet article est paru dans la revue:

Santé conjuguée, n°111 - juin 2025

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