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Autrefois considérée comme une aide humanitaire déployée dans des pays lointains, l’aide alimentaire s’impose aujourd’hui comme une évidence dans nos sociétés d’abondance. Avec la succession de crises dans laquelle la Belgique est plongée depuis trois ans, se nourrir correctement, comme se loger et se chauffer, est devenu un luxe.

Avec ou sans travail, de plus en plus de personnes ont faim, n’osent plus utiliser leur four, se privent en ne mangeant qu’un jour sur deux. Dans ces conditions, l’aide alimentaire semble constituer la principale perspective offerte aux plus vulnérables pour satisfaire leurs besoins alimentaires. Entre les distributions de colis, les restaurants sociaux, les épiceries sociales et les frigos solidaires, nous estimons que 600 000 personnes ont recours à l’aide alimentaire en Belgique, dont plus de 90 000 dans la Région de Bruxelles-Capitale. C’est une augmentation d’environ 30 % par rapport à avant la pandémie de Covid-19, avant que la guerre en Ukraine soit déclarée et que nous subissions l’inflation généralisée actuelle. Si ces crises ont augmenté l’insécurité alimentaire et les inégalités sociales, elles ne viennent que renforcer une tendance observée depuis longtemps : les demandes d’aide alimentaire sont régulièrement à la hausse depuis plusieurs décennies.

Recourir à l’aide alimentaire pour s’en sortir

Le profil des bénéficiaires de l’aide alimentaire s’est aussi diversifié alors qu’une série de personnes qui s’en sortaient tout juste ont basculé dans la pauvreté. Il y a quelques années, l’aide alimentaire s’adressait principalement aux personnes sans revenus, sans-papiers ou sans domicile fixe, aux chômeurs, aux bénéficiaires du revenu d’intégration sociale, aux « petits » pensionnés ou encore aux familles monoparentales. À l’heure actuelle, les étudiants, les artistes et les « travailleurs pauvres » sont venus grossir les rangs. Cette diversité de profils montre l’insuffisance des mécanismes de protection sociale tandis que de plus en plus de personnes passent à travers les mailles du filet même avec un emploi, un revenu d’intégration ou une aide sociale.
Les raisons qui poussent les gens vers l’aide alimentaire sont multiples. Pour la plupart, ils font face à une grande précarité financière. Certains ne disposent d’aucune ressource tandis que d’autres ont des moyens très, voire trop limités qui ne leur permettent pas de faire face à toutes leurs dépenses (loyer, énergie, santé, éducation, dettes…). Le poste « alimentation », souvent la variable d’ajustement dans le budget de ces ménages, diminue et est complété par l’aide alimentaire. Certains fréquentent aussi l’aide alimentaire pour combler des besoins plus relationnels, comme la recherche de soutien, d’écoute et de convivialité. Souvent les bénéficiaires présentent des problématiques multiples qui parfois s’enchevêtrent : précarité financière, problèmes de santé physique et mentale, isolement, exclusion sociale, situation administrative compliquée, etc1.
L’aide alimentaire peut endosser différents rôles. Elle peut devenir la porte d’entrée vers un accompagnement social permettant d’amorcer un parcours d’ouverture de droits. Elle peut représenter la destination souhaitée pour obtenir une aide bienveillante et tisser des liens sociaux. Ceci dit, l’aide alimentaire est très souvent un point de chute involontaire pour les personnes qui ont déjà exploré sans succès toutes les autres pistes pour obtenir des droits plus structurels permettant de stabiliser leur situation2. Dès lors, quel horizon offre-t-on vraiment à cette part grandissante de la population qui a trop peu de tout ?

Un secteur précaire

Le terrain de l’aide alimentaire se caractérise par sa grande diversité. De petites organisations en côtoient de plus grandes, des asbl côtoient des CPAS et des services communaux, tandis que des mouvements citoyens s’imposent dans le paysage sans que l’on sache s’ils seront appelés à s’installer dans la durée. Les visions et modalités d’intervention varient également, ce qui rend parfois difficile l’idée d’appartenance à un même secteur. Toutefois, l’une des caractéristiques communes à la plupart des organisations d’aide alimentaire est la précarité des moyens dont elles disposent pour réaliser leur travail3.
Au niveau financier, elles doivent grappiller des fonds ici et là en combinant agréments éventuels, subsides facultatifs, appels à projets, soutien de fondations privées et levées de fonds. Les politiques publiques en matière de droit et d’accès à l’alimentation n’étant pas unifiées, c’est à chacun de s’y retrouver dans ce casse-tête administratif et de faire pression sur les décideurs locaux pour faire de l’accès à l’alimentation de qualité une priorité sur son territoire.
En termes de ressources humaines, la grande majorité des personnes impliquées dans l’aide alimentaire sont des bénévoles (principalement pensionnés et âgés) ou des personnes engagées dans le cadre de contrats subventionnés, par exemple les « article 60 »4. Cette composition du secteur pose question à bien des égards. En effet, les bénévoles sont rarement formés à l’accueil et à l’accompagnement des personnes en détresse qu’ils seront amenés à aider. Ils sont contraints de puiser dans leurs ressources personnelles pour remplir leur mission. Les crises récentes ont révélé la fragilité de ce système composé de bouts de ficelles : bénévoles âgés à risque durant la pandémie, carburant trop cher pour continuer les tournées de récupération d’invendus, approvisionnements de plus en plus compliqués.
En effet, pour beaucoup d’organisations, l’approvisionnement constitue un défi quotidien. Avec peu de moyens financiers, elles doivent composer avec différentes sources de denrées alimentaires gratuites ou à coûts réduits. Les deux principaux fournisseurs sont les produits du Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) et les invendus de l’agro-industrie. Le FEAD, géré par le SPP Intégration sociale, fournit aux organisations de terrain une série de produits de base de longue conservation (lait, farine, pâtes, conserves de légumes, etc.) commandée auprès de l’agro-industrie européenne. Ceux-ci sont ensuite redistribués gratuitement aux « plus démunis »5 par les CPAS et les associations qui font de l’aide alimentaire. Si, en 2018, les produits FEAD représentaient 41 % des approvisionnements du secteur, les réductions budgétaires et l’inflation du prix des denrées risquent de déforcer le dispositif. De plus, il faut savoir qu’une étude a révélé que le FEAD couvrait à peine 3 % des besoins alimentaires de chaque bénéficiaire sur un an6, ce qui renforce l’idée que l’aide alimentaire ne peut constituer qu’une aide d’appoint pour les ménages les plus précaires.
Quant aux invendus alimentaires, ils sont issus d’excédents de production, de produits non commercialisables (en raison d’une erreur d’étiquetage par exemple) et d’invendus de fabricants, de marchés et de la grande distribution. Ils représentent une réelle opportunité d’augmenter et d’améliorer les approvisionnements, notamment par l’apport de fruits et de légumes frais, mais leur gestion entraine de nouvelles contraintes logistiques auxquelles les organisations peuvent difficilement répondre. De plus, malgré les efforts de professionnalisation du secteur, de nouveaux acteurs privés avec des modèles économiques à but lucratif s’installent dans le paysage belge et viennent concurrencer les acteurs sociaux dans leur quête aux invendus7. Par ailleurs, des questions éthiques, notamment soulevées dans les témoignages de bénéficiaires de l’aide alimentaire, viennent mettre en doute l’équation prétendument win-win entre lutte contre le gaspillage alimentaire et aide alimentaire. Est-ce vraiment le rôle des plus précaires d’entre nous de manger les restes des riches ? Peut-on vraiment cautionner ce circuit parallèle dédié aux pauvres ? 8

Perspectives critiques

L’aide alimentaire telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui reste une solution d’appoint qui ne permet pas de lutter contre la pauvreté ni d’assurer la sécurité alimentaire de la population. Qui plus est, elle contribue dans une certaine mesure au maintien du système alimentaire agro-industriel mondialisé, dont on dénonce les impacts environnementaux, sociaux et économiques délétères.
Bien que beaucoup d’acteurs de terrain aimeraient fournir un service accessible, digne et où le bien-être des personnes serait au centre des priorités, ils sont confrontés à des limites pratiques, car leurs moyens sont bien inférieurs aux besoins de la population. L’octroi d’une aide alimentaire est donc généralement conditionné par des critères financiers et géographiques restrictifs vérifiés lors d’enquêtes sociales. Ainsi, les personnes en demande doivent présenter des documents attestant de leur situation : papiers du CPAS, du chômage, de la mutuelle, preuve de paiement du loyer, des charges, preuve de remboursement des créanciers, etc. Ces enquêtes sont souvent vécues comme une humiliation intrusive et disproportionnée par rapport au bénéfice que les personnes en retirent. Elles entretiennent également l’insécurité de ceux qui font le pas vers l’aide alimentaire, car elles provoquent l’exclusion de personnes parfois tout juste à la limite et qui ont objectivement besoin d’aide.
En ce qui concerne le service lui-même, les personnes aidées témoignent du sentiment d’avoir « le second choix » ou de ne pas « avoir le choix ». Dans de nombreuses organisations d’aide alimentaire, les bénéficiaires n’ont pas la possibilité de choisir les denrées qui composent leur colis. Ils se trouvent contraints de faire avec ce qu’on leur accorde. Malgré les efforts réalisés pour améliorer la qualité des produits donnés, ces derniers restent souvent médiocres : produits transformés, invendus en fin de vie (vitamines réduites, propriétés organoleptiques modifiées, etc.), produits achetés au plus bas prix…

Un autre chemin à suivre ?

Bien que l’aide alimentaire ne permette pas à l’heure actuelle d’assurer le droit à l’alimentation, les projets et mesures pour renforcer l’accessibilité à l’alimentation qui se construisent en parallèle restent eux aussi peu coordonnés et dispersés. Dès lors, la stigmatiser serait se tromper de cible alors que c’est tout un système qui dysfonctionne, incapable de répondre aux besoins primaires des individus et d’assurer l’accès aux droits fondamentaux des populations. En effet, pour garantir un accès durable à une alimentation de qualité pour tous, il est nécessaire d’avancer sur l’ensemble des droits de manière articulée et cohérente : lutter contre les inégalités sociales et la pauvreté, notamment en permettant à chacun de disposer d’un revenu adéquat, tout en soutenant une transition vers des systèmes alimentaires durables et accessibles à tous.
En attendant que ces changements opèrent, les acteurs de terrain continuent à répondre à l’urgence à travers des dispositifs d’aide alimentaire et des projets d’accès à l’alimentation (cuisines de quartier, potagers collectifs…). Améliorer l’existant reste toutefois un défi nécessitant des moyens structurels et des mécanismes permettant d’apprendre d’expérimentations fructueuses menées de-ci de-là dans le but de les essaimer. En ce qui concerne les critères d’accès, la crise sanitaire a permis de tester des mesures d’assouplissements et des projets à l’accès inconditionnel ayant de réels impacts sur le non-recours aux droits. Pour ce qui est de l’approvisionnement, de nombreuses expériences de collaboration entre des organisations d’aide alimentaire et des producteurs locaux ont été mises en place, à la grande satisfaction des deux parties : les premiers pouvant offrir des produits de qualité aux bénéficiaires et les seconds bénéficiant d’un prix juste et rémunérateur pour leur labeur. Enfin, notons qu’il nous semble essentiel d’accorder une voix particulière aux personnes concernées lorsqu’il s’agit d’améliorer les dispositifs en place, et ce en les mettant au centre des réflexions.

  1. H.O. Hubert, C. Nieuwenhuys, L’aide alimentaire au
    coeur des inégalités, L’Harmattan, 2009.
  2. Selon les travailleurs sociaux, l’aide
    alimentaire « malgré l’enquête sociale menée pour vérifier que l’on correspond bien aux
    conditions d’octroi […] peut parfois être moins rebutante que les démarches complexes
    à effectuer pour avoir accès à des droits “plus stabilisants” ». Ce point, qui mérite précertainement toute notre attention, renvoie à la problématique du non-recours aux droits.
    L. Damhuis, « L’aide alimentaire dans le paysage de l’action sociale : regards des travailleurs de terrain », Aide alimentaire, les protections sociales en jeu, L’Harmattan, 2019.
  3. D. Myaux, Aide alimentaire, les
    protections sociales en jeu, L’Harmattan, 2019.
  4. Le contrat de travail article 60 représente une des aides que le CPAS peut apporter à une personne ayant droit à l’intégration sociale
  5. En Belgique, on définit les « plus démunis » en fonction du risque de pauvreté monétaire. En d’autres mots, toute personne vivant sous le seuil de pauvreté fédéral (avec un revenu mensuel de 1 366 euros pour une personne isolée ou de 2 868 euros pour un
    ménage de deux adultes et deux enfants en 2022) est concernée.
  6. Factor X, Analyse du coût de l’aide alimentaire, 2021. Disponible sur demande à la FdSS.
  7. J. Bergé, « Des invendus alimentaires lucratifs », Alter Échos
    n° 494, 3 juin 2021
  8. ATD Quart Monde,
    UCLouvain, FdSS, L’expérience de l’aide alimentaire, 2019 ; P. Caplan, « Win-win ?
    Food poverty, food aid and food surplus in the UK today », Anthropology Today,  2017.

Cet article est paru dans la revue:

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