Ce n’est pas parce que la demande est « a minima » qu’elle n’est pas complexe. Exemple de l’accès à un séjour en hôpital.
Il n’est pas simple pour la personne en souffrance psychologique d’accéder à un circuit de soins ou d’y trouver un point de chute. C’est d’autant plus difficile si des questions d’assuétudes compliquent la situation. Le sociogramme que nous vous présentons ci-contre illustre les méandres de la demande de soins et encore il ne donne qu’une image simplifiée de cette complexité. En outre, il faut se rendre compte que cette représentation est statique alors que le parcours de soins, réclame une réponse dynamique. Examiner la demande ’a minima’ du point de vue de l’hôpital et de son réseau, c’est donc à la fois considérer la demande d’être hospitalisé « à bas seuil » et trouver le chemin dans ce labyrinthe de soins pour que le soignant inscrive sa démarche en adéquation avec le résultat visé. Il y a plusieurs portes pour avoir accès à une hospitalisation. Quand le médecin traitant s’adresse à l’équipe de soins, le travail commence par un entretien chez le psychiatre. Entretien dont les suites ne seront pas forcément en accord avec celles attendues par le patient.Qui porte la demande ?
Le patient ? Le médecin généraliste ? La Justice ? Les services sociaux, les services de santé mentale ? Les initiatives de prévention ? Les institutions telles les CPAS ? D’autres soignants ? La famille ? Comment le patient a-t-il eu accès à l’hospitalisation ? Via les consultations ? Via les urgences (internes ou externes) ? Par téléphone ? Il est rare que le patient vienne frapper à la porte du service avec une demande de soins. Quel est le sens de la demande ’a minima ’ Quel est le degré d’urgence de la demande ? Existe-t-il une demande psychiatrique urgente ? Y a-t-il un besoin de soins ? Y a-t-il une demande de soins ? Devons-nous répondre à chaque demande ? Qui (quel type d’institution) serait le plus apte à répondre à cette demande ? Les difficultés, les devoirs, les exigences Pour le patient, il faut affronter le problème, des listes d’attente avant d’accéder à l’hospitalisation, se conformer aux procédures d’enregistrement. Se posent aussi les questions juridiques, économiques et sociales entourant la demande, par exemple : le patient est-il assuré, est-il exclu socialement de tout système d’aide ? Il y a, en outre, les obligations que le demandeur de soins devra respecter, telles que les règles de vie à l’intérieur de l’institution. Il y a aussi des obligations pour le dispensateur de soins. Elles peuvent donner lieu à des affrontements entre établissements de soins, notamment en cas de transfert « irresponsable ». Le questionnement fondamental de l’institution concerne les marges entre liberté thérapeutique et contraintes liées à l’organisation des soins par les pouvoirs publics (nombre de places limité, durée des séjours aussi, etc.). Il n’est pas rare que ces deux logiques (thérapeutique et contraintes organisationnelles) soient diamétralement opposées. Quelles sont les attentes que le demandeur de soins adresse au dispensateur de soins ? Y a-t-il un patient idéal pour un soin idéal ? Le patient doit-il forcément être collaborant ? Veut-il de la qualité ? Prend-il des initiatives ? Il a une demande mais a-il une motivation ? Pouvons-nous répondre à son attente ?L’hospitalisation et son but
Avons-nous, en tant qu’institution, un rôle social ? Sans demande de la part du patient, y a-t-il une réponse à donner ? Que devons-nous savoir de nos partenaires, quel travail en réseau, quelle communication ? Devons-nous être sélectifs dans notre prise en charge ? Quelles sont les limites de notre travail ? Y a-t-il des chevauchements ? Sommes-nous assez ouverts à un élargissement de la démarche de soins ? Nous est-il permis d’aller au-delà des frontières ? Une remarque importante pour ces débats est que la problématique de la toxicomanie est de toute manière une problématique de réseau. La personne souffrant d’assuétudes doit parcourir tout un chemin pour prendre confiance dans le système d’aide ! Ensuite une sphère de stabilisation doit être créée pour qu’il puisse s’intégrer socialement, se reconnecter à la vie ordinaire. Pouvons-nous avec toutes ces questions rencontrer réellement la demande ’a minima’, c’est la question que je me pose au finale…Documents joints
Cet article est paru dans la revue:
Santé conjuguée, n° 59 - janvier 2012
Les pages ’actualités’ du n° 59
Grève générale : les maisons médicales entrent dans le mouvement
La Fédération des maisons médicales a participé à la grève générale du 30 janvier. Parce que le monde tourne à l’envers, parce que quand les inégalités se creusent, les soins de santé sont sur la brèche….
Aujourd’hui la crise…
Les politiques d’austérité sont aujourd’hui brandies comme la seule réponse réaliste à la crise économique et financière. Au nom de leurs associations, les signataires de cette carte blanche dénoncent cette politique à sens unique qui privilégie(…)
Le patient étranger face au cancer : projet d’accompagnement multiculturel
L’appréhension de la mixité culturelle constitue une question de société grandis-sante. Au-delà des difficultés de communication auxquelles sont confrontés les patients issus de milieux socioculturels très variés, dues notamment à la méconnaissance de la langue ou(…)
Les métiers de demain de la première ligne de soins
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Introduction
Présentation
Atelier 2 : à l’origine du réseau : le patient
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Cet atelier est le fruit de plusieurs rencontres entre quelques travailleurs de différentes institutions. Lors de ces réunions, nous avons, dans un premier temps, abordé la question du réseau comme nous l’entendons habituellement, au sens large,(…)
« Madame, je dois téléphoner à mon avocat ! »
L’histoire de Damien est exemplaire. Elle nous montre combien l’intervention coordonnée de différents intervenants est nécessaire au patient mais en même temps comment les intervenants autour du patient deviennent eux-mêmes parties du système du patient. «(…)
Quand le réseau sature
Une conception largement répandue du réseau a sa place dans les institutions : pour être correctement pris en charge, il est important de faire partie d’un réseau diversifié et pluridisciplinaire qui met au centre de son(…)
Atelier 3 : la (dis)-continuité des soins ou comment aborder la question de l’« Après » ?
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La Coordination toxicomanie Anderlecht : un exemple pratique de collaboration entre soignants, réseau spécialisé et structures locales
Au niveau local, une coordination structurée entre différents types d’intervenants, spécialisés et généralistes améliore, la connaissance des uns et des autres et permet des synergies propices à une prise en charge plus globale des problématiques des(…)
Double diagnostic et comment travailler l’« Après », maintenant
Beaucoup de patients portent un « double diagnostic » de maladie mentale + assuétude. Ces patients complexes compliquent l’accompagnement en institution et rendent très difficile le travail préparant à « l’après hospitalisation ».
« Des usagers de drogues à l’épreuve de la saturation et des modalités d’inclusion du réseau »
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Les équipes mobiles du Service d’aide médicale urgente (SAMU social) vont vers les sans-abri. Au fil du temps, elles ont appris à les aborder tout en respectant leurs choix. Leur constat est sans appel : aujourd’hui(…)
Ouvertures
Atelier 1 : quelles demandes pour quels problèmes
Atelier 1 : quelles demandes pour quels problèmes…
L’atelier s’articulera autour de trois spécificités de la demande : la demande a minima, l’absence de demande et parfois la contrainte aux soins, son caractère urgent du point de vue de l’envoyeur, du demandeur et du(…)
Quelle demande pour quels problèmes…
Au sein du Réseau ABC – VBH, plusieurs groupes de travail ont été constitués en fonction des caractéristiques et de la temporalité du cheminement du patient dans le réseau de soin. Un premier groupe s’est plus(…)
Demande ’a minima’, questions maximales !
Ce n’est pas parce que la demande est « a minima » qu’elle n’est pas complexe. Exemple de l’accès à un séjour en hôpital. Il n’est pas simple pour la personne en souffrance psychologique d’accéder à(…)
Le généraliste et la demande ’a minima’
La demande ’a minima’ adressée au généraliste met en évidence les défauts de communication et de collaboration entre eux et le secteur spécialisé.
Le Tribunal de l’application des peines et l’aide contrainte
La mise en place du Tribunal de l’application des peines (TAP) en 2007 a défini les modalités de l’exécution des peines et y a introduit le débat contradictoire.
Le travail sous contrainte : questions
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Demande urgente ou urgence de l’intervenant ?
La demande de prise en charge urgente d’une situation de dépendance mobilise différentes compétences, humaines, sociales et psychiatriques, qu’il faut sans cesse remettre en question. La première de ces compétences, si tant est qu’il s’agit d’une(…)
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La drogue évolue. Ses usagers d’aujourd’hui sont différents de ceux d’hier et la société pose sur eux et sur l’accompagnement à leur apporter un nouveau regard (que ne partagent pas les vieux démons moraux encore vivaces).(…)
Bruxelles, Lausanne et le généraliste
En Belgique, la place du généraliste dans les dispositifs de prise en charge des assuétudes est reconnue mais mal identifiée. L’expérience vaudoise ouvre des pistes pour clarifier cette place et invite à repenser globalement notre système.
« … et le modèle bruxellois » ?
Face au modèle vaudois exposé par le professeur Besson, le « modèle bruxellois » de prise en charge des assuétudes se caractérise par la richesse et la diversité du secteur mais aussi par son éclatement. Il(…)
Comme un moment de césure
Le moment hospitalier est un point très particulier dans le parcours d’une personne souffrant de dépendance. C’est une rupture complète par rapport aux différents milieux qu’il a connu jusque là, une bulle parfois idéalisée entre un(…)
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En matière de drogues, Psytoyens souligne l’importance de la prévention, notamment sous certains de ses aspects moins abordés, de la formation et du soutien des acteurs, et d’une prise en charge non stigmatisante s’installant dans la(…)