Santé conjuguée
n° 48 - avril 2009
Vulnérabilités
On les appelle des « publics précaires », des « personnes vulnérables », on cerne de poches de pauvreté sur les cartes de nos villes nanties. Ainsi nommés et parqués, ces publics et ces personnes sont livrés aux bons soins de la frange la plus altruiste et la moins marchande du secteur sociosanitaire, et à l’attention des sociologues et des anthropologues. Mais le temps n’est plus où un élan caritatif pouvait dédouaner une « bonne société » de sa responsabilité vis-à-vis des plus faibles, et l’autre temps, qui lui a succédé, celui de la sécurité sociale pour tous, semble vaciller. Les inégalités longtemps contenues se creusent à nouveau et se matérialisent sous des formes jadis moins visibles, à l’exploitation est venue se joindre la désaffiliation qui prend à contre-pied les luttes sociales « classiques » et oblige à inventer de nouveaux espaces de réflexion et de lutte.
Le secteur de la santé est lui aussi emporté dans ces vents mauvais, ses repères tremblent (qu’est ce que la santé dans la précarité ?), ses objectifs s’étranglent (quel sens peut prendre la visée d’un état de bien-être dans un tel contexte socio-économique et politique ?), ses moyens d’action se grippent (le modèle de soins de santé libéral ne peut à l’infini socialiser les coûts et privatiser les bénéfices). C’est pourquoi il est indispensable de mieux comprendre quelle vie, quelles conditions de vie se cachent derrière ces concepts de précarité et de vulnérabilité et ce qu’ils déterminent pour la santé des personnes qui les vivent. Nous y consacrons ce cahier de Santé conjuguée pour ensuite, dans notre prochaine livraison, ébaucher des réponses à ces problématiques.
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