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Perversion et néolibéralisme : chercher la poutre !


Santé conjuguée n° 66 - octobre 2013

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On le sait, une des stratégies d’expansion du capitalisme, dans sa forme actuelle que l’on nomme néolibéralisme consiste à appliquer ses valeurs à tout ce qui existe. Cela passe entre autres par la marchandisation de biens vitaux et communs, tels que l’eau, ou des services du secteur non-marchand comme les soins de santé, les services aux personnes âgées…

Pourquoi parler de perversion ? Ce terme « est issu du verbe «pervertir», qui signifie littéralement «détourner», d’après l’étymologie latine pervertere : « mettre sens dessus-dessous » et globalement « action de détourner quelque chose de sa vraie nature » (…). Dans le vocabulaire courant, le terme est utilisé pour désigner soit une déviation des instincts conduisant à des comportements immoraux et antisociaux, soit la transformation de sens subie par un discours (par exemple un message politique), soit la manipulation, l’abus et la cruauté » (Wikipédia). Lacan et ses disciples ont analysé très tôt le caractère pervers du discours capitaliste1, déjà argumenté par Marx. Ce travail se poursuit, comme l’illustre un récent article paru dans L’en-je lacanien (Touchon, 2005). Nous ne plongerons pas ici dans les profondeurs de cette lecture psychanalytique. L’objectif de cet article est de mettre en lumière cette stratégie à partir de trois exemples qui touchent aux pratiques ou aux valeurs du mouvement des maisons médicales. Histoire de s’exercer à lire autrement les petits événements du quotidien, à ne pas se laisser manipuler.

Médication généralisée versus prévention quaternaire

Les effets nocifs de ce système sur la santé humaine sont multiples et plus ou moins directs. Les atteintes portées à l’environnement par nos modes de production et de consommation induisent des retours de flamme sur la santé humaine2. Parmi eux, citons le lien entre la malbouffe organisée et la fréquence grandissante des problèmes cardiovasculaires, de l’obésité, du diabète de type 2. Il en va de même des liens établis entre cancers et pesticides ou particules fines issues de la circulation automobile. Des liens entre ces dernières et l’augmentation de la prévalence et de la gravité des problèmes respiratoires. Le grand capital malmène le travail. Les souffrances liées au travail, à son absence ou à ses conditions se multiplient et s’aggravent, au Nord comme au Sud de la planète. Chez nous, la consommation d e m é d i c a m e n t s e t e n t r e autres d’antidépresseurs est en augmentation. Et la technologie médicale « à la portée de tous » ouvre de nouveaux marchés : « Le tensiomètre connecté transfère les résultats des mesures au smartphone et à la tablette via la connexion sans fil Bluetooth. » annonçait L’Avenir en ligne le 5 septembre dernier tout en dénonçant son coût élevé et son approche marketing centrée principalement sur la presse. Ici le serpent de la prévention se mord la queue puisqu’il propose d’augmenter inutilement son exposition aux ondes électromagnétiques pour surveiller sa santé, même si elle va bien… Mais le vice est poussé plus loin. Comme le dénoncent entre autres les conférences internationales Selling Sickness : people before profits3, les firmes pharmaceutiques n’hésitent plus à inventer des maladies pour créer de nouveaux marchés juteux. La norme se renforce, comme l’injonction au bonheur et à la performance. Tout devient prétexte à traitement. Traitement plutôt que guérison car « La logique du marché conduit l’industrie pharmaceutique à développer des médicaments qui traitent plus qu’ils ne guérissent, tels ceux destinés à combattre l’hypertension, le cholestérol, le SIDA et la majorité des maladies chroniques, dont les traitements doivent être pris à vie. De fait, un patient non guéri reste un consommateur permanent, assurant des bénéfices à l’industrie, tandis que les produits qui guérissent les patients… tuent le marché » (Vélasquez, 2013). La quête du profit pourrait aussi passer par une pandémie orchestrée, comme le mettait en lumière Olivier Mariage suite à la campagne de vaccination contre la grippe AH1N1 dans le Santé conjuguée 51 de janvier 2010. Mais la résistance s’organise. Elle passe entre autres par la mise en oeuvre chez les soignants de critères de qualité des soins de première ligne, globaux, intégrés, continus et accessibles, et par la prévention quaternaire, à savoir « la prévention de la médecine non nécessaire ou la prévention de la surmédicalisation » (Kuehle in et al, 2011). Des alternatives au système de brevet pourraient également apparaître. En 2012, l’Assemblée mondiale de la santé (organe décisionnel de l’Organisation mondiale de la santé) s’est penchée sur le financement et la coordination de la recherche développement. En a émergé un projet de traité international qui vise à découpler les coûts de la recherche de ceux des médicaments en se basant sur une série d’« innovations fondées sur le libre accès aux savoirs » (Vélasquez, 2013). Détournement vs réappropriation De ses origines à aujourd’hui, le capitalisme ne s’est jamais laissé démonter par la critique. Au contraire, comme l’ont théorisé Boltanski et Chiapello (1999), la critique le renforce car il s’en nourrit en l’intégrant à son fonctionnement. Ainsi, de la critique écologiste est né le capitalisme vert et le galvaudage du terme de développement durable. Ainsi sont nés les droits de polluer qui se vendent et s’achètent. Les produits bio et équitables se multiplient dans les rayons des grandes surfaces, alimentant les caisses de celles-ci et la bonne conscience des consommateurs, mais à quel prix réel pour les producteurs et les consommateurs4 ? Le concept de responsabilité sociale des entreprises peut être regardé de la même manière : un soupçon de social trop souvent limité à la façade dans un système qui maintient au centre le capital et ses détenteurs. Et la gamme de couleurs des façades d’entreprises vient encore de s’élargir : après le social et le green, c’est le collaborative washing qui apparaît avec la marchandisation du concept de partage et d’échange de biens et de services (Denoun et Valadon, 2013). Ainsi, là où l’on pourrait croire entrevoir des avancées, c’est plutôt un nouvel écran qui, à coup de récupération tente de cacher une planète en décomposition. Le risque d’instrumentalisation des alternatives au système est grand ; il permet de transformer la menace en ressource. Cette question a d’ailleurs été discutée lors du congrès des maisons médicales de 2011 et abordé dans le cahier de Santé conjuguée consacrée à ce thème (avril 2011). En 1995, le philosophe Luc Carton mettait en garde les maisons médicales en énonçant cette hypothèse : « Les maisons médicales ou centres de santé intégrés peuvent être aujourd’hui “indifféremment” soit une expérience avancée de la société libérale, soit une expérience avancée d’une société démocratique […] ». Il est donc toujours essentiel de questionner nos pratiques à différents niveaux : quel rôle jouent-elles dans le système ? Contribuent-elles à sa transformation ou plutôt à sa perpétuation ?

La convivialité phagocytée ?

La convivialité, le caractère chaleureux des relations entre les personnes au sein d’un groupe, d’une société est une des valeurs des maisons médicales. Elle est, plus largement, une des caractéristiques des initiatives alternatives au système néo-libéral (Gaëlle Chapoix, 2011). Aujourd’hui, le néolibéralisme veut nous la vendre dans les centres commerciaux en créant une illusion de gratuité5. Des promoteurs de tels centres ont ajouté à leur projet une apparente préoccupation pour les questions d’aménagement du territoire. Avec la mise en avant des enjeux de mobilité, ils ont compris que leur avenir se situait désormais dans les centres urbains et non plus dans les zones d’activités en périphérie. Dans ce grand carnaval, ils portent désormais le masque de grands penseurs des réaménagements urbains. Ils négocient ceux-ci avec les pouvoirs publics locaux, « offrant » une nouvelle place centrale « conviviale » et « structurante », une place où l’on aura plaisir à se retrouver en famille ou entre amis… Le centre commercial devient ainsi un lieu de rencontre pour des moments partagés, dans la grande euphorie de la surconsommation. Le lieu de rencontre par excellence. On y offre diverses activités ludiques et « culturelles » : animations pour enfants, expositions… jusqu’à l’organisation de free hugs6 : des jobistes dans leur costume tout doux de lapin rose proposent ces câlins « gratuits » dans un centre commercial à la Saint-Valentin ! « C’est l’exemple même d’un acte de bonté désintéressé » dit-on des free hugs sur Wikipédia. Voilà cette gratuité récupérée à des fins commerciales ! Un comble. Tout comme la privatisation des espaces publics qui s’opère à travers de tels développements. Les espaces marchands deviennent des lieux de passage imposé et le promeneur urbain comme l’usager de l’aéroport7 sont imperceptiblement transformés en consommateur.

La paille ou la poutre

Non content de pervertir les valeurs et les combats de ses détracteurs, les grands pontes du néolibéralisme sont également habiles, lorsqu’ils sont mis sur la sellette, à détourner l’attention par un rapide renvoi des critiques à leur auteur. A pointer la paille pour qu’on oublie la poutre. La crise économique et financière a offert un vaste terrain d’entraînement à cet exercice. Des économistes, bien souvent liés d’une manière ou d’une autre au système qu’ils défendent, qui dans le conseil d’administration d’une grande banque, qui actionnaire d’une multinationale (Lambert 2012), dénoncent ainsi la fraude sociale. Les chômeurs et leurs abus du système deviennent un danger pour l’avenir de la société. De là il n’y a qu’un pas pour réclamer la fin de l’État Providence et l’élagage des droits sociaux (Warin, 2013). En toute cohérence, ces « experts » expliquent – au grand public comme aux gouvernants dont ils sont souvent les conseillers directs ou par l’intermédiaire de lobbyistes dans les couloirs de la Commission européenne – que la seule voie possible pour la relance de la croissance est celle de la compétitivité. Celle-ci impliquant la réduction des coûts du travail. Or, ces derniers constituent un des fondements de la sécurité sociale. Ils sont la paille qui permet de détourner les regards de la poutre que représente le coût du capital. Jamais ces « experts » ne relèvent en effet les économies possibles à ce niveau alors qu’elles sont conséquentes. Or le surcoût du capital serait de l’ordre de 50%, voire 70% (Cordonnier, 2013). Ils devraient pourtant avoir perdu toute crédibilité suite à la chute du mythe de la « main invisible »8. En 2008, la crise a mis en lumière des failles profondes dans les fondements de l’économie néoclassique. Mais très vite les doigts pointés sur les institutions bancaires ont été détournés sur les agents. Les dysfonctionnements ne seraient pas à chercher dans le système en soi, nous disent-ils, mais dans le caractère irrationnel de comportements individuels. La solution ne serait donc pas dans l’encadrement des pratiques bancaires, la séparation des banques d’affaires et des banques de dépôts. Il suffirait simplement de développer une « politique du coup de pouce » ou nudge (Raim, 2013), d’orienter habilement le comportement des divers acteurs par des manoeuvres manipulatoires – l’art du pervers. Plus besoin de légiférer, encadrer, imposer des contraintes. Plus besoin non plus de dialogue démocratique entre élus et citoyens : il ne serait pas nécessaire que ceux-ci comprennent ce qu’on leur demande puisqu’on les inciterait sans qu’ils s’en rendent compte à se comporter de la manière attendue… Et voilà l’économie néoclassique mutée en économie comportementale prétendue efficace et sans risque, sans qu’il n’y ait à toucher aux fondements du système néolibéral ! Pour couronner le tout, ces économistes sans vergogne n’hésitent pas à retourner l’argument de l’irrationalité de ce système contre les pouvoirs publics : « l’irrationalité et l’égoïsme contaminent le processus politique » affirme ainsi un professeur de finance de la Columbia University (cité par Raim).

Ouvrir l’oeil et le bon

Ces pratiques perverses et manipulatoires intrinsèques au néolibéralisme le rendent difficile à déstabiliser et brouillent la vue des citoyens. La critique et l’argumentation alimentent la stratégie du pervers manipulateur par ses pratiques d’intégration et de retournement de sens et de situations. La première défense contre ce type de personnalité est leur identification : susciter une large prise de conscience du fonctionnement de ce système constitue une première étape en vue de sa déstabilisation et de la transformation de la société. Quand on nous montre la paille, ayons le réflexe de chercher et éclairer la poutre. Dans les discours des hommes d’affaires comme dans ceux des hommes politiques sous influence, dans les publicités à la télévision et sur la toile, comme dans les espaces publics. Réapproprions-nous ceux-ci, par des actions citoyennes collectives : soupes populaires à base de surplus de grandes surfaces, donneries de vêtements ou d’objets, systèmes d’échanges locaux (SEL), free hugs, points de partage de « livres libérés » ou de plantes potagères, dead drop9… Et continuons de favoriser l’émergence d’alternatives10 dans tous les domaines (alimentation, énergie, éducation, culture…), comme les maisons médicales dans le secteur des soins de santé. Des alternatives pour faire vivre nos valeurs et les renforcer. Des actions animées d’une vigilance et d’une habileté à penser nos pratiques afin d’éviter la perte de sens et la récupération.
Références Boltanski L. et Chiapello E., Le nouvel esprit du capitalisme, Éditions Gallimard, 1999. Brygo J., « Nous sommes les Karl Marx de l’immobilier commercial », dans Le Monde Diplomatique, avril 2013. Carton L., Santé et gestion, ambivalence des centres de santé intégrés. Intervention de Luc Carton, directeur de projet à la F.T.U. Transcription de l’exposé oral. Document annexe à la préparation colloque des Maisons Médicales, 1995. Chapoix G., « Alternatives, une photo de famille » in Santé conjuguée n°57 : La face cachée du changement, avril 2011. Cordonnier L., « Coût du capital, la question qui change tout ? », dans Le Monde Diplomatique, juillet 2013. de Hesselle L., « Les monstres du shopping nous envahissent », dans Imagine n°99, septembre-octobre 2013. Denoun M et Valadon G, « Posséder ou partager ? », dans Le Monde Diplomatique, octobre 2013. Kuehlein Th., Sghedoni D., Visentin G., Gérvas, J., Jamoulle, M. « La prévention quaternaire, une tâche du médecin généraliste », dans Santé conjuguée, janvier 2011, n° 55. URL : http ://maisonmedicale.org/La-prevention-quaternaire-une.html Lambert R., « Les économistes à gages sur la sellette » dans Le Monde Diplomatique, mars 2012. Mariage O., « L’OMS sous la pression de l’industrie. AH1N1 : fièvre virale ou économique ? », dans Santé conjuguée, janvier 2010, n° 51. URL : http ://maisonmedicale.org/L-OMS-sous-la-pression-de-l.html Raim L., « Pire que l’autre, la nouvelle science économique », dans Le Monde Diplomatique, juillet 2013. Rekacewicz P., « Aéroports, de l’espace public à l’espace privé » dans Le Monde Diplomatique, février 2013. Touchon Fingermann D., « À cause du pire. Perversion et capitalisme », L’en-je lacanien 2/2005 (no 5), p. 103-123. URL : www.cairn.info/revue-l-en-je-lacanien-2005-2-page-103.htm. Velásquez G. « Vers une recherche sans brevets », dans Le Monde diplomatique, avril 2013. Warin P., « La face cachée de la fraude sociale », dans Le Monde Diplomatique, juillet 2013. http ://sellingsickness.com

Documents joints

  1. « Dans le discours capitaliste, il n’y a pas de lutte ni de lien social entre l’un et l’autre, il y a un sujet qui est autant le capitaliste que le prolétaire, c’est le sujet du capitalisme, radicalement à la merci du système qu’il produit et qui le produit. C’est un système où n’importe quoi peut avoir un prix et une valeur d’échange, où n’importe quoi peut servir pour faire fonctionner la machine qui fait « rapport », en alimentant l’illusion que la chose satisfait, fait jouir, constitue une offre qui répond exactement à la demande. La précarité de la satisfaction obtenue ne désanime pas le système de production des choses, au contraire le système de reproduction en série illimitée de choses de plus en plus évanescentes, virtuelles, jetables, autoconfirme, alimente et garantit tout le système et sa reproduction perpétuelle. ». « Dans le discours du capitaliste, l’objet vient boucher le sujet divisé et rompt le lien social fondé sur la circulation de ce qui n’a pas de prix. » (Touchon, 2005).
  2. Le portail Santé & Environnement d’Inter-Environnement Wallonie diffuse régulièrement de l’information à ce sujet.
  3. http://sellingsickness.com/
  4. La pression exercée sur les producteurs bio pour fournir aux supermarchés de tout tout le temps, calibré et sans trou ni tache, n’est-elle pas incompatible avec les fondements de l’agriculture biologique ou en tous cas de l’agro écologie ? De même que l’importation de produits biologiques d’Égypte ou de Nouvelle Zélande ne constitue-t-elle pas une aberration environnementale ? Les marges bénéficiaires et les pratiques écrasantes de la grande distribution ne sont-elles pas incompatibles avec le concept même de commerce équitable ?
  5. Pour une petite réflexion sur la gratuité comme valeur créatrice de lien social : http://www.europecreative.eu/la-gratuiteune-valeur-creatrice-de-lien-social/
  6. Les free hugs « désigne un mouvement consistant de la part d’un individu à proposer spontanément des accolades aux gens dans un lieu public. La personne qui propose d’offrir ces « câlins gratuits » est généralement munie d’une pancarte sur laquelle il est écrit « Free Hugs ». Depuis son lancement en 2004, ce concept, qui vise à rompre avec une certaine morosité, en particulier dans les grandes agglomérations, s’est propagé dans le monde entier ». (Wikipedia)
  7. Un récent article paru dans le Monde Diplomatique (Rekacewicz, 2013) décrit ce phénomène à partir de l’exemple des aéroports où deviennent de plus en plus indissociables zones marchandes et accès vers les zones d’embarquement.
  8. Lire par exemple « manipulation du système socio-économique a une incidence sur le registre et le circuit pulsionnels : c’est la raison pour laquelle l’humain se laisse capturer et très vite endormir ou au contraire tétaniser. » http://www.cairn.info/article.php ?ID_ ARTICLE=ENJE_005_0103
  9. Une Dead Drop est une clé USB fixée dans l’espace public permettant un partage de données (en l’occurrence un partage de fichiers) de manière anonyme et non connectée à un réseau informatique (hors ligne). Pour en savoir plus : http://deaddrops.com/dead-drops/manifesto
  10. Voir « La face cachée du changement ». Cahier de Santé conjuguée n°57. Juin 2011.

Cet article est paru dans la revue:

Santé conjuguée, n° 66 - octobre 2013

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