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Reculer l’âge de la pension, est-ce la réelle solution ? Ou le problème est-il plus insidieux que ce qu’on entend des débats ces dernières semaines ? La vraie réflexion ne devrait-elle pas partir du sens profond que les gens mettent dans la réalisation de leur travail – de leur job, que dis-je ? De leur gagne-pain ? La plupart des gens à qui je pose la question du sens de leur travail me répondent pareillement (du moins en première intention) : « Pour gagner ma vie… » Mais qu’y gagne-t-on au juste ? Comme si le fait de travailler dur toute notre vie allait nous garantir une sorte de paradis dans le monde de l’après-travail ! Si on y regarde de plus près, l’image plutôt entretenue que nous avons de la personne pensionnée n’est pourtant pas celle d’un ajout. Il n’y a aucune plus-value à sa situation : c’est une sorte de voie de garage où l’on ne sert plus à rien dans un modèle où l’économie monétaire l’emporte sur tout le reste. Le combat mené à l’heure actuelle par tous les manifestants du 16 mai, et tant d’autres, à l’encontre des mesures du ministre des Pensions est un combat certes compréhensible, mais il ne s’attaque pas au fond du problème. On veut travailler moins longtemps, car les conditions générales sur le marché du travail sont catastrophiques. On vit dans une société de l’épuisement dont on rêve de sortir, mais pour quel après si ce n’est celui d’une retraite qui équivaut à une sorte de gommage de sa place dans la société, puisqu’on ne produit plus. Quel sens à tout ça ? Soupir. Et si on essayait de changer de société pour enfin se (re)plonger dans un investissement personnel, intime, au cœur d’un travail qui fait réellement sens dans la construction de notre monde ? La notion même de « gagner sa vie » pourrait prendre une tout autre tournure. Le bénéfice positif de fournir une utilité sociale dans un travail harmonieux, choisi, investi, pourrait durer des années encore… Cessons de considérer nos vies de façon aussi compartimentée et segmentée. Cette vision dichotomique classe les gens dans des catégories qui ne sont pas épanouissantes et purement liées à des déterminants dictés par un seul vecteur : l’argent. Nous devons construire ensemble une société dans laquelle on souhaite travailler pour tout autre chose… Soupir final.

Documents joints

Cet article est paru dans la revue:

Santé conjuguée, n°83 - juin 2018

Introduction

La situation vécue dans nombre de prisons n’est pas sans faire écho aux répliques finales d’Electre, la tragédie grecque réinterprétée par Jean Giraudoux au siècle dernier : « La femme Narsès : Comment cela s’appelle-t-il, quand le jour(…)

- Benoit Dejemeppe

Le contrôle citoyen des prisons

Que savons-nous des détenus à leur entrée en prison ? Quels sont leurs besoins spécifiques ? L’incarcération a-t-elle un impact sur leur état de santé ? Les services de santé sont-ils équipés pour faire face aux(…)

- Yves de Locht

De qui et de quoi parlons-nous ?

Depuis des années, les soins de santé dans les prisons belges sont pointés du doigt par le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains et dégradants (CPT), l’Observatoire des(…)

- Marie Dauvrin, Marijke Eyssen, Patriek Mistiaen, Dominique Roberfroid,Dominique Roberfroid, Lorena San Miguel, Irm Vinck

L’hôpital sous les verrous

Pour tous ceux qui s’intéressent aux détenus, le constat en matière de soins de santé reste depuis plusieurs décennies inquiétant et d’une complexité qui rend toute réflexion plus que nécessaire.

- Gaëtan de Dorlodot

L’internement en prison

Quelle est la situation des personnes internées se trouvant actuellement en établissement pénitentiaire ? Qui sont-elles et quelles sont leurs perspectives ?

- Patricia Jaspis

Les exclus de la Sécurité sociale

Même si la pauvreté est un facteur favorisant le délit, la prison, suivant un schéma de « less eligibility » (moindre éligibilité), s’attelle à l’accentuer voire la radicaliser en son sein, pour figurer comme repoussoir, croyant(…)

- Véronique van der Plancke

« La santé n’est pas du tout la priorité »

Avant de travailler à la maison médicale Cap Santé, à Huy, Claire Trabert était médecin généraliste dans deux établissements pénitentiaires de la région. Elle revient sur ses motivations, et aussi sur les raisons pour lesquelles elle(…)

- Pascale Meunier

Des tout-petits derrière les barreaux

Le socle affectif et social de base de l’individu se constitue pendant les premières années, et avoir un lien privilégié ou un « attachement » avec l’une ou l’autre personne (les parents en priorité) en est(…)

- Cécile Lamproye, Marylène Delhaxhe

La maison médicale, un point de repère

Arlon : une petite ville et une petite prison. L’équipe de la maison médicale rencontre et soigne régulièrement d’anciens détenus, et aussi leur famille ou leurs proches. Ici, tout le monde se connaît. Si on ne(…)

- Stéphanie Reuter

Soignant/soigné, une relation au coeur d’enjeux éthiques

La prison n’est pas un lieu de soin. Ce n’est pas sa vocation. Et si elle est théoriquement un lieu de préparation à la réinsertion, elle reste majoritairement, au vu de la manière dont elle est(…)

- Vinciane Saliez

La promotion de la santé en milieu carcéral

Depuis 2000, le Service éducation pour la santé (SES) mène des projets de promotion de la santé auprès des personnes détenues et du personnel pénitentiaire en Wallonie et en Région bruxelloise. Ces actions portent sur la(…)

- Hélène de Viron, Sabine Scruel

Pour une réforme des soins de santé en prison

Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), avec la collaboration d’équipes de recherche externes, a élaboré différents scénarios de changement sur base de la littérature, de visites de terrain et d’entretiens avec des acteurs-clés(…)

- Marie Dauvrin, Marijke Eyssen, Patriek Mistiaen, Dominique Roberfroid,Dominique Roberfroid, Lorena San Miguel, Irm Vinck

Transfert des compétences : sujet sensible ?

Octobre 2017, le Centre fédéral d’expertise en soins de santé (KCE) présentait son rapport sur les soins de santé en prison. Sa principale recommandation : transférer la compétence des soins de santé dans les établissements pénitentiaires(…)

- Marinette Mormont

Les pages ’actualités’ du n°83

Le médecin généraliste, acteur incontournable de la santé mentale

Le Livre noir de la santé mentale à Bruxelles est une chronique inédite et édifiante des conséquences du sous-financement structurel de la première ligne de soins en santé mentale et des politiques de bien-être dans la(…)

- Alain Devaux

Le développement des soins de santé primaires au Vietnam

Au début des années 2000, la médecine de famille n’existait pas au Vietnam. Depuis près de quinze ans, des universités et hautes écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles accompagnent ce pays dans la mise en oeuvre de(…)

- Simon Elst

La pleine conscience, une approche complémentaire pour les maisons médicales

Le service prévention tabac du FARES promeut depuis 2015 la méditation de pleine conscience comme stratégie de gestion des assuétudes et de promotion de la santé.

- Berengere Janssen, Cédric Migard, Jeanne Dupuis

Olivier Chastel : « Garantir l’accessibilité et la performance des soins de santé »

Le président du Mouvement réformateur (MR) et le secrétaire général de la Fédération des maisons médicales s’accordent sur cet idéal, mais leurs voies pour l’atteindre divergent. Et les désaccords n’empêchent pas de dialoguer. Entretien croisé autour(…)

- Christophe Cocu, Olivier Chastel, Pascale Meunier

Pensionné de quoi ?

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