Santé conjuguée
n° 64 - avril 2013
Les infirmièr-es sous les projecteurs
L’exercice des soins infirmiers semble trouver un espace d’émancipation particulièrement favorable dans l’enceinte des maisons médicales. Au point de contribuer aux évolutions souhaitables et inéluctables du reste de la profession en soins de santé primaires ? C’est l’une des questions qui se posent dans ce dossier.
Ce sont en tout cas les fonctions d’interface et de coordination de l’infirmier que l’on retrouve le plus souvent au coeur des débats. Tant lorsqu’il s’agit de dresser une esquisse des évolutions du métier au niveau international que quand on évoque les orientations à prendre en matière de réforme de la formation initiale en soins infirmiers en Belgique. Mais l’évolution des besoins de la population, invoqués la plupart du temps pour justifier les évolutions professionnelles, les innovations dans les pratiques, les réorganisations n’expliquent pas à elles seules les enjeux auxquels sont confrontés les praticiens de l’art infirmier aujourd’hui.
Il y a un facteur propre à la profession et à la façon dont elle s’est construite depuis ses débuts. A la recherche d’autonomie « historique » par rapport au médecin s’ajoute, dans le travail en équipe, la légitimation au regard des psychologues, kinésithérapeutes et autres assistants sociaux mais surtout la place et le rôle à aménager vis-à-vis des aides soignants et aides à domicile notamment.
S’agit-il de favoriser la diversification des professions ou la polyvalence des agents ? De privilégier la délégation ou la collaboration interprofessionnelle ?
Les réponses qui seront données à ces questions dépendront-elles d’alliances de circonstance, d’évolutions silencieuses, d’innovations qui s’imposent « naturellement » ? Prolongeant, dans l’affirmative, la confuse indétermination qui prévaut aujourd’hui en matière de politique des soins infirmiers ?