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Aidant proche, bénévole dans une association ou un groupe d’entraide, pair-aidant, expert du vécu… Qu’est-ce qui pousse – qu’est-ce qui nous pousse – à un moment de notre vie à endosser un rôle de « soignant » ?

Contre rémunération ou non, de plein gré ou par la force des choses, moyennant un statut ou en attente de reconnaissance, ces nouvelles figures de soins occupent une place de plus en plus importante dans notre système de santé. Que disent-elles de ce système ? À quels besoins répondent-elles ? Comment ces fonctions s’articulent-elles avec celles des acteurs conventionnels de la santé : médecin, infi, aide-soignant… quand tous se retrouvent au chevet d’un même patient ?

Le vieillissement de la population, l’augmentation des maladies dites complexes, la pénurie de certains métiers et le cruel manque de moyens ont poussé le gouvernement ces dernières années à revoir sa politique de soins. Souvent maladroitement et sans grande concertation avec les travailleurs de terrain ni avec la population. Des projets pilotes et des réformes ont vu le jour et poussé les professionnels de santé à se réorganiser, à travailler ensemble, parfois avec questionnements, difficultés… et douleurs. Pourtant, la collaboration entre la première et la deuxième ligne semble toujours difficile, que ce soit dans le cadre de la réforme en santé mentale ou dans l’approche des projets pilotes autour de la prise en charge des patients atteints de maladies chroniques ou celle des projets pilotes d’hospitalisation à domicile.

Aujourd’hui, des patients peuvent être suivis chez eux pour des pathologies qui jusqu’à présent étaient prises en charge en milieu hospitalier, modifiant ainsi la conception du système de santé mais aussi la dynamique autour des acteurs qui le composent. Ce changement de paradigme amène l’entourage et les proches à se repositionner dans la relation. Plus éclairés sur la maladie, partageant parfois un vécu ou une expérience similaire, ils représentent pour les patients un soutien plus attentif pour les aider à traverser leurs difficultés. Quelle est leur place dans un système de soins où chaque intervenant, institutionnel ou privé, est invité à trouver d’autres marques, à se repositionner par rapport à lui-même et à ses compétences, à ses capacités et dans sa relation à l’autre ? La pandémie que nous vivons et ses dommages collatéraux psychiques et sociaux mettront-ils ces nouvelles figures de soins davantage encore en valeur, leur donneront-ils une place à part entière dans notre système de santé ?

Documents joints

 

Cet article est paru dans la revue:

Santé conjuguée, n°94 - mars 2021

Introduction

Aidant proche, bénévole dans une association ou un groupe d’entraide, pair-aidant, expert du vécu… Qu’est-ce qui pousse – qu’est-ce qui nous pousse – à un moment de notre vie à endosser un rôle de « soignant » ? Contre(…)

- Florence Paligot

Les groupes d’entraide

Demander ce qu’est la santé mentale, ce n’est pas tout à fait la même chose que de définir la santé mentale, où l’on me récitera le plus souvent la définition de l’Organisation mondiale de la santé.(…)

- Ellen Godec, Marchal Christian

L’hospitalisation à domicile

Ces soins sont habituellement donnés en hôpital de jour ou lors d’une hospitalisation. Dans le cadre de l’hospitalisation à domicile (HAD), ils sont prodigués au domicile du patient avec la même surveillance et la même sécurité.(…)

- Florence Paligot

Les pairs-aidants

Les pairs-aidants sont des personnes qui ont elles-mêmes vécu l’expérience de la grande souffrance psychique et/ou sociale. Pour faire face à cette grande souffrance, ils ont développé des compétences et mobilisé des ressources. Ils s’en sont(…)

- France Dujardin

Les experts du vécu

L’expertise du vécu et la méthodologie du service Experts du vécu en matière de pauvreté et d’exclusion sociale sont mises en œuvre depuis 2005 afin d’améliorer l’accessibilité des droits sociaux fondamentaux, essentiellement dans les services publics(…)

- Frédéric Lemaire

Bénévole, et professionnel !

Doit-on dire bénévole ou volontaire ? A. D. : On utilise indifféremment les deux termes. En 2005, l’activité a reçu un cadre légal et il a fallu choisir… « Volontaire » s’harmonise avec la racine du terme partagée par d’autres(…)

- Amandine Duelz, Pascale Meunier

La cascade des qualifications

Les crises constituent un momentum, un révélateur ou un accélérateur des transformations en cours. Historiquement, elles ont souvent (re)structuré les métiers de la santé. Les épidémies de maladies infectieuses au XIXe siècle associées à l’application de(…)

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Soutenir et aider les aidants proches

Bien avant que les politiques publiques visant à maximiser le maintien à domicile des personnes dépendantes ne soient mises en place, les aidants ont participé à fournir des soins dans la durée à toute personne qui(…)

- Pierre Gérain

Des savoirs en attente de reconnaissance

En Belgique, on estime à près d’un million le nombre de personnes qui apportent régulièrement – voire quotidiennement – un soutien moral, physique ou matériel à un conjoint, un parent, un enfant ou un ami en(…)

- Pauline Gillard

Soignés et impliqués

Voici ses premiers résultats. Ils concernent la participation des patients dans les instances de décision des maisons médicales, essentiellement leur implication dans les assemblées générales, cas de figure le plus fréquent quand la participation est mise(…)

- Joanne Herman

Docteur Internet et Mister App ’

Google, forums et applis en tout genre : nous disposons d’une pléthore de dispositifs digitaux pour prendre notre santé en main. Comment s’orienter dans ce dédale d’offres plus ou moins utiles, plus ou moins fiables, plus ou(…)

- Marinette Mormont

Quand les patients s’associent…

La problématique des maladies rares est un paradoxe : c’est une réelle matière de santé publique alors que le terme de rareté semble indiquer qu’elle ne concerne qu’un faible pourcentage de la population. Par définition, une(…)

- Yvan Lattenist

Formation et prévention

Les maisons médicales apportent des soins de santé, y compris en santé mentale. Elles organisent également des actions préventives et collectives. Elles soignent des individus, mais aussi des familles. Parfois, ces mêmes familles s’adressent à leurs(…)

- Stefania Marsella

Les pages ’actualités’ du n°94

Élisabeth Degryse : « Nous devons avoir la capacité de proposer des solutions innovantes »

C’est quoi une mutuelle aujourd’hui ? E. D. : J’aime bien définir la mutuelle au départ de trois piliers, de trois actions ou de trois rôles qui sont pour nous essentiels : le rôle d’assureur social, le rôle de(…)

- Elisabeth Degryse, Pascale Meunier

Covid-19, un défi pour la démocratie

Je me souviens d’une étude parue dans le British Medical journal. Ses auteurs avaient analysé les effets de la démocratie sur l’espérance de vie, la mortalité maternelle et infantile à partir de données recueillies pour l’année(…)

- Dr André Crismer

Si tu ne viens pas au dentiste, le dentiste ira à toi !

La bouche, c’est l’intime. Et ça se complique encore quand on n’a pas quelque chose de joli à montrer. Comment aussi administrer un soin à une personne qui n’est pas coopérante, et comment faire de la(…)

- Pascale Meunier

L’entretien motivationnel en première ligne

L’entretien motivationnel est une approche née de la clinique de l’addiction. Elle a montré son efficacité dans de nombreux domaines liés au changement de comportement : alimentation, exercice physique, comportement à risques, traitement chronique. Elle part(…)

- Séverine Kerckx, Stéphanie Blockx, Valérie Hubens

La Fédération est en quarantaine…

Eh oui, cela fait pile quarante ans que nous faisons partie intégrante du paysage de la santé et des soins du pays ! En 1981, notre mouvement organise sa première assemblée générale – et les premières maisons(…)

- Fanny Dubois