
Après un an de pandémie, tandis que les épargnants qui ont télétravaillé font la file devant les banques pour investir dans l’immobilier, les précarisés font la file devant les banques alimentaires et les CPAS pour tenter de maintenir la tête hors de l’eau.
Le chapitre de la pandémie de Covid-19 s’intègre effectivement lui aussi dans l’histoire des inégalités sociales de santé et de vie. L’Observatoire belge des inégalités sociales a montré un taux de mortalité trois fois plus important chez les pauvres que dans la population moyenne (hors résidents en maison de repos). Des logements plus petits dans des espaces urbains plus denses, des familles plus nombreuses, des métiers dits moins qualifiés et moins protégés, un capital santé présentant plus de comorbidités comme le diabète ou l’obésité… sont autant de facteurs expliquant cette tragique réalité. Le baromètre épidémiologique des maisons médicales a également enregistré un taux de positivité au Covid-19 jusqu’à deux fois supérieur à la moyenne du pays. Les variables de la précarité et de l’urbanisation n’y sont pas pour rien.
Certes, le renforcement des inégalités sociales de santé ne date certes pas d’hier, il se déploie parallèlement à la marchandisation de nos sociétés, aux cures d’austérité imposées ces dix dernières années à la sécurité sociale, ainsi qu’au curatif dominant le préventif dans le système de santé. La philosophe Isabelle Stengers rappelait dernièrement qu’une telle compétitivité s’éloigne des liens de coopération et de solidarité qui naturellement structurent les vies humaines depuis le début de l’histoire de l’humanité. Les êtres humains ne naissent pas individualistes, centrés sur leur égo et leur bien-être personnel, ils le deviennent. Les maisons médicales ont par ailleurs montré à quel point le travail multidisciplinaire collectif et coopératif dans la première ligne de soins a permis d’assurer des prises en charge plus continues, plus solidaires et accessibles.
Documents joints
Cet article est paru dans la revue:
Santé conjuguée, n°95 - juin 2021
Introduction
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L’adolescence au temps du Covid
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Alors que la salle de classe se fait virtuelle, la salle hospitalière de pédopsychiatrie ne désemplit plus. Nos observations croisées d’étudiants futurs travailleurs sociaux, d’ados en consultation ambulatoire ou dans une institution pour jeunes aux difficultés(…)
Ils ont des idées et ils le font savoir !
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Les pages ’actualités’ du n°95
Arnaud Zacharie : « Il faut stabiliser le contexte international, et cela implique une coopération multilatérale »
Le secrétaire général du Centre national de coopération au développement (CNCD- 11.11.11) livre son éclairage sur les enjeux de la vaccination et de la mondialisation.
Tesfay et la crise humanitaire en Éthiopie
Trois des quatre membres fondateurs de l’association Tesfay en 2005 sont issus de maisons médicales liégeoises. Tesfay – prénom qui signifie « mon espoir » en tigrinia – soutient, en partenariat, des projets de développement conçus par des(…)
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