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Actus

Substances et dépendances

Santé conjuguée (1)

Le dernier numéro de Santé conjuguée vient de sortir !

Son dossier, « Substances et dépendances », est consacrés aux drogues et aux addictions :

Les personnes ayant un trouble de l’addiction peinent à accéder aux soins et c’est d’autant plus vrai pour celles qui consomment des produits illicites, trop souvent victimes de stéréotypes et d’(auto)stigmatisation. La médecine générale de première ligne n’échappe pas à ce constat, et nombreuses sont les pistes à creuser pour améliorer l’accompagnement des consommateurs dits problématiques : réhumanisation de la relation de soin, développement des approches multidisciplinaires, prise en compte d’une santé globale dans toutes ses dimensions biopsychosociales.

Agir sur les usages problématiques de substances psychoactives impose aussi de se décentrer de la pratique soignante afin d’appréhender les impacts d’un environnement global (législatif, économique, social ou culturel) sur ces situations :

Impulsé par les États-Unis et les conventions internationales, le dispositif répressif actuel envers la plupart des drogues a (eu) pour fonction la régulation de l’ordre social, avec pour effet une stigmatisation et une criminalisation des consommateurs. Ceux qui font le plus les frais de la pénalisation sont les plus fragilisés d’entre eux : les personnes sans titre de séjour, en détention ou sans logement, pour qui les barrières d’accès aux dispositifs sociosanitaires sont les plus fortes.

Les acteurs marchands actifs dans les drogues légales ne sont pourtant pas en reste en matière de méfaits. Les industries de l’alcool, du tabac, mais aussi des jeux de hasard et d’argent font montre d’ingéniosité pour vendre leurs produits à tout va, au détriment de la santé publique. Autres substances employées de façon abusive et présentant des risques d’accoutumance et de dépendance : les médicaments qui visent à traiter les troubles dépressifs, anxieux, de la douleur, du sommeil ou de l’attention. Des pathologies dont le marché privé a flairé les juteux bénéfices qu’il pouvait engranger.

Les politiques régulatoires des drogues, légales comme illégales, doivent donc aujourd’hui se renouveler afin de replacer la santé au centre des préoccupations.

A découvrir également dans ce numéro : l’interview du politologue Dave Sinardet (« Nos réformes de l’Etat, c’est un mouvement perpétuel »), une analyse sur la violence en maison médicale, ses causes et des pistes d’action (« Soigner la violence », par Stefania Marsella, assistante sociale à la maison médicale Calendula) ou encore une chronique de l’ouvrage Résonance de Hartmut Rosa (par André Crismer, médecin généraliste à la maison médicale Bautista van Schowen).