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Genre et santé au travail, une étude et un rendez-vous pour y réfléchir

santé conjuguée 105 genre et travail - Fédération des maisons médicales

À travers le monde, malgré les conquêtes du mouvement féministe, des femmes travaillent encore dans de moins bonnes conditions que les hommes et gagnent de moindres rémunérations. Surreprésentées dans les métiers dévalorisés tels que celui du care, les femmes continuent aussi d’assurer la majeure partie du travail non rémunéré. En outre, les risques professionnels qu’elles courent sont encore sous-estimés et moins reconnus. Cette thématique est au cœur de notre dernière étude en éducation permanente et dernier dossier de la revue Santé conjuguée.

Pour prolonger la réflexion, la Fédération des maisons médicales vous invite à une rencontre autour de la santé au travail des femmes.

Rendez-vous

  • Le mardi 20 février de 18 à 21h
  • Dans les locaux de la Fédération des maisons médicales. Adresse :  boulevard du Midi 25 bte 5 – 5e étage, 1000 Bruxelles.

En présence de :

  • Pauline Gillard, coordinatrice du dossier « Genre et santé au travail » et Pascale Meunier, rédactrice en chef de la revue Santé conjuguée,
  • Laurent Vogel, chercheur associé à l’Institut Syndical Européen. Auteur de l’article : « Femmes et santé au travail : comment réduire les angles morts ? »,
  • Aurélie Leroy, chargée d’étude au Centre tricontinental (CETRI) et coordinatrice du livre Migrations en tout « genre » (CETRI/Syllepse, 2023). Auteure de l’article « Le care, révélateur des inégalités ».

À propos de l’étude

Dans le prolongement du dossier « Travailler… au péril de sa santé ? » (décembre 2022), la revue Santé conjuguée s’est penchée sur la problématique de la santé au travail par le prisme du genre, indissociable des rapports de classe et de race qui structurent nos sociétés. Dans notre dossier « Genre et santé au travail », nous analysons les processus d’invisibilisation qui continuent de façonner le champ du travail et plus particulièrement celui du travail des femmes.

  • Traditionnellement, les disciplines concernant la santé au travail ont privilégié des professions et des secteurs masculinisés. En découle un cercle vicieux : moins d’interventions préventives, moins de recherches scientifiques, moins de reconnaissance des risques professionnels du travail féminin.
  • Pourtant, les femmes sont, beaucoup plus que les hommes, exposées à des risques à moyen et long terme. C’est par exemple le cas du cancer du sein lié à des expositions à des produits chimiques ou à des perturbateurs endocriniens, et dont les risques augmentent avec le travail de nuit. Mais les conditions de travail ne sont toujours pas intégrées dans les facteurs de risque à prendre en compte pour une détection précoce de ces cancers.
  • Troubles musculosquelettiques, problèmes psychiques et respiratoires sont autant d’autres impacts négatifs du travail sur la santé des femmes, notamment dans le secteur du nettoyage. Les constats concernant la santé des aides-ménagères sont alarmants et les entreprises opérant dans ce champ ne sont pas en ordre en ce qui concerne la prévention et la surveillance de ces problèmes de santé.
  • Le travail du care, qui ne se limite pas aux métiers du care et qui reste majoritairement endossé par les femmes, reste dévalorisé dans notre société. Il est moins, voire pas rémunéré, et est invisibilisé. Un travailleur domestique sur six dans le monde est une personne migrante internationale et environ trois quarts des travailleurs migrants domestiques sont des femmes. En Belgique, l’insertion des femmes de la classe moyenne sur le marché du travail a entraîné l’externalisation et la délégation du travail domestique à d’« autres femmes », principalement des travailleuses migrantes, créant une division et une hiérarchisation entre les femmes.
  • Pour renverser ces inégalités de genre au travail, les femmes, soutenues par des organisations syndicales, s’organisent et mènent des actions pour améliorer leurs conditions de travail, leur santé et leur sécurité. Les travailleuses domestiques sans papiers, à travers la Ligue des travailleuses domestiques, se sont mises en grève (2022), ont interpellé les responsables politiques bruxellois et ont mené un travail de sensibilisation de l’opinion publique sur leurs conditions de vie et de travail. Elles ont noué des alliances avec d’autres travailleuses et avec le Collectif 8 mars pour mettre ces questions à l’agenda politique.
  • Aménagement des fins de carrière, reconnaissance de la pénibilité de certains métiers féminins (caissières, aides à domicile, titres-services, soins de santé, techniciennes de surface, etc.), augmentation des rémunérations liées à ces métiers essentiels sont autant de combats à poursuivre dans le futur. Il est indispensable aujourd’hui de repenser l’organisation du travail, de sensibiliser employeurs et travailleurs sur le bien-être au travail des femmes, de déconstruire les stéréotypes et de nous mobiliser pour plus d’égalité et de santé au travail.

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