Santé conjuguée
n° 57 - juillet 2011
La face cachée du changement
La santé, c’est global. Ce n’est pas seulement maladie et compagnies, c’est tout ce qui fait qu’on est bien. Dans son corps, dans sa tête, dans sa relation aux autres, dans la société dont on est membre, dans son environnement… Vaste programme, incompatible avec le réel. Le réel aujourd’hui, il est néolibéral, il marchandise, il inégalise, il ne vous reconnaît qu’en bourse. Les inégalités et l’absence de reconnaissance sont deux grosses maladies qu’on va souvent déposer chez le médecin. Ça ne sert à rien. Le brave toubib risque même de vous filer des tranquillisants et des antidépresseurs dont l’effet principal sera d’enrichir les actionnaires du complexe pharmaceutico-industriel et l’effet secondaire de vous faire taire. Un truc qui pourrait être plus efficace, ce serait de voir s’il n’y a pas moyen de fonctionner autrement. De sortir des réponses imposées et d’en inventer de nouvelles, pas (encore ?) absorbées par le « marché ». Des réponses entre égaux, entre gens qui se reconnaissent. Ce qu’on appelle des alternatives. Pour aller vers un monde plus juste, plus solidaire, plus agréable, qui sera aussi meilleur pour la santé.
Le congrès 2011 de la Fédération a voulu marquer cette volonté. Rêver d’un autre monde. Le premier cahier de {Santé conjuguée} qui introduisait ce congrès s’intitulait « oser rêver ». Ce quatrième et dernier cahier lié au congrès présente des acteurs qui proposent des alternatives à cette société, qui agissent à leur niveau, concrètement, au quotidien, sur le terrain, et montrent que le modèle social dominant n’est pas unique et inéluctable. Nous les avons rencontrés au congrès. Avec eux, nous reprenons certaines questions : qu’est-ce qu’une alternative ? Comment ? Pourquoi ? Avec qui ? Et nous, les maisons médicales, sommes-nous (encore) des acteurs de changement ?