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Actus

Pénurie de soignant.e.s : un dossier sur les causes et les solutions à y apporter

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Pénurie de médecins généralistes, infirmiers et infirmières qui rendent leur tablier, CPAS qui peinent à recruter, remise en cause du sens du métier en maisons de repos… Vous souhaitez décrypter les causes de la pénurie qui touche les métiers de l’aide et du soin, mais aussi identifier les pistes de solutions ? Consultez notre récent dossier de Santé conjuguée « La première ligne manque de bras ».

En première ligne, les métiers de l’aide et du soin sont à bout de souffle et attirent moins les jeunes professionnels :

  • Une commune sur deux est en pénurie de médecins généralistes en Wallonie et une sur trois en Région bruxelloise, ce qui fait craindre l’extension de déserts médicaux. Le malaise ne date pas d’hier, sur fond d’enjeux communautaires de répartition de numéros INAMI et de numerus clausus. Aujourd’hui, les conditions d’exercice de la profession sont analysées dans l’optique d’un New Deal pour la médecine de première ligne, politique initiée par le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke et au sujet de laquelle les représentants des médecins et des mutualités ont trouvé tout récemment un accord au sein de la commission Médicomut.
  • Plus largement, c’est l’ensemble des métiers de l’aide et du soin qui sont touchés par ce phénomène. Ces professions ne sont plus tenables ni attractives. Les rythmes et la charge de travail, combinés au stress du métier et à une rémunération trop faible, n’attirent plus les jeunes professionnels.
  • Ces pénuries ont des répercussions en termes d’accessibilité aux soins et aux aides, et de qualité des soins, alors que les besoins ne font qu’augmenter (vieillissement, maladies chroniques, obésité et diabète, assuétudes, santé mentale…).
  • C’est aussi la santé des travailleurs de ces secteurs qui est en danger (burn-out, dépression, troubles musculosquelettiques) avec, au-delà du facteur humain, le risque de mettre à mal tout le système de soins de demain.

Mauvaises conditions de travail ? Surcharge ? Manque de reconnaissance ? Épuisement post-Covid ? Organisation du système de santé à revoir ? Les causes de la pénurie sont multiples, les solutions à y apporter aussi ! La Fédération des maisons médicales et des collectifs de santé francophones émet ses recommandations pour une politique et un projet de société favorisant une santé de qualité pour tous. Parmi celles-ci :

  • Il est urgent aussi de remédier au mal-être criant des travailleurs et travailleuses du soin, via une reconnaissance et une revalorisation des métiers de première ligne généraliste, reconnue efficace pour 90% des soins de santé et moins chère pour la collectivité. Aujourd’hui, le système de soins reste hospitalo-centré et privilégie les métiers spécialisés de seconde ligne, tant au sein des formations des futurs soignants que dans la distribution des budgets par l’Inami. Le changement passera entre autres par une réduction des écarts d’honoraires entre médecins spécialistes et généralistes, par l’amélioration des conditions de travail des soignants (gardes, etc.) et par la mise en place de dispositifs qui permettent un meilleur équilibre vie professionnelle / vie privée.
  • L’avenir est à la première ligne et aux pratiques de groupe pluridisciplinaires. Il est crucial que le social et la santé puissent travailler de façon beaucoup plus coordonnée. Lors de la dernière législature, le vote du plan social-santé intégré et du décret Proxisanté vont dans ce sens. Mais une fois de plus, se pose la question des moyens qui seront mis à dispositions pour la mise en œuvre de ces plans. La Fédération propose notamment de renforcer les mesures incitatives pour l’implantation de maisons médicales dans les zones en pénurie.
  • Le tout au curatif qui caractérise notre système actuel n’apportera sans doute jamais de réponse complète aux besoins croissants de santé et sociaux. Il est indispensable de miser davantage sur la prévention, en agissant notamment sur les déterminants non médicaux – logement, environnement, éducation, travail, position sociale… – dont l’incidence sur notre maintien en bonne santé n’est plus à démontrer (on estime à 75% l’impact de ces déterminants sur notre santé, les 25% restant étant liés aux facteurs biologiques et aux soins de santé).

Dans la presse

Des généralistes et infirmiers à bout de souffle
Article paru le 11 juillet 2023 dans le journal L’Avenir.
La Fédération des maisons médicales alerte une nouvelle fois les autorités politiques sur la pénurie de soignants de première ligne. À l’appui : un panel de recommandations. Lire en ligne.

Des solutions pour retrouver des « bras » en première ligne (Maisons médicales)
Article paru dans Medisphere le 12 juillet 2023.
La Fédération des maisons médicales sort ce mois-ci un dossier spécial sur le manque de bras en première ligne, les causes de la pénurie de soignants et les solutions à y apporter. Selon elle « le tout au curatif qui caractérise notre système actuel n’apportera jamais de réponse complète à la demande croissante d’une population vieillissante, qui souffre de plus en plus de maladies chroniques et d’injustices sociales. Il est temps de miser bien plus sur la prévention. » Dans ce dossier, elle rappelle que dans l’optique d’un New Deal pour la médecine de première ligne « un changement de modèle organisationnel s’impose en effet pour contrer le déséquilibre entre la demande et l’offre. » Lire en ligne.