Succès grandissant pour les maisons médicales
Succès grandissant pour les maisons médicales. Plus de 15% des Bruxellois y sont soignés, « c’est un modèle plus accessible financièrement ». La Libre Belgique a interrogé notre collègue Roger van Cutsem à ce sujet, retrouvez ci-dessous l’article paru dans l’éditon du 2 août.
Les patients sont soignés gratuitement dans ces structures. Les jeunes médecins sont séduits par ce modèle qui concilie mieux vie privée et vie professionnelle. Par Antoine Clevers.
La fréquentation des maisons médicales est en hausse dans tout le pays. “En 2015, 3,2% des Belges étaient inscrits dans un centre médical, un pourcentage qui est passé à 4,4% en 2020 », note l’Agence intermutualiste (AIM) sur la base de chiffres qu’elle a récemment publiés. La hausse est particulièrement marquée en Région bruxelloise où le nombre de patients dans ces établissements est passé de 10,4% en 2014 à 15,4% en 2020.
“Les différences régionales sont importantes”, note l’AIM. La fréquentation des centres médicaux en Flandre et en Wallonie reste modeste, même si elle ne cesse d’augmenter. Ainsi, 4,8% des patients wallons étaient traités dans un centre médical en 2020, contre 3,4% en 2014. En Flandre, on est passé de 1,4% en 2014 à 2,4% en 2020.
Dix nouveaux centres médicaux ont déjà reçu leur agrément en Région bruxelloise depuis le début de la législature (2019). ©EdA
Un centre médical offre des soins primaires selon une approche multidisciplinaire. Il comprend au moins la médecine générale et les soins infirmiers ; dans 60% des cas, la kinésithérapie est incluse dans l’offre de soins. D’autres types d’aidants, tels que des psychothérapeutes ou des travailleurs sociaux, peuvent également y travailler.
A l’acte ou au forfait
Il existe deux types de maisons médicales. Ceux – minoritaires – qui fonctionnent de manière ponctuelle et s’apparentent davantage à une pratique de groupe. Les soignants s’associent, mutualisent certaines dépenses, proposent au patient des solutions alternatives lorsqu’un médecin n’est pas disponible, et sont rémunérés par le patient à l’acte, donc au service.
Cependant, la majorité des maisons médicales fonctionnent sur une base de prix fixe. Dans ce cas, la maison médicale offre des soins primaires gratuits aux patients avec lesquels elle a conclu un contrat. Ces derniers s’engagent à se faire soigner dans le centre médical des disciplines qui y sont représentées (il y a des exceptions). Ils ont le droit, s’ils le souhaitent, de contacter un autre kinésithérapeute par exemple, mais ils ne seront alors pas remboursés par leur mutuelle. La caisse d’assurance maladie de chaque patient inscrit verse un forfait mensuel au centre médical qui rémunère ensuite les soignants, pour la plupart salariés.
La maison médicale offre des soins primaires gratuits aux patients avec lesquels elle a un contrat.
Les statistiques compilées par l’Agence Intermutualiste ne concernent que les maisons de santé au forfait, qui voient donc leur fréquentation augmenter.
« La maison médicale va au-delà de l’association des médecins généralistes et des infirmiers. Certains développeront des projets dynamiques et porteurs pour le quartier dans lequel ils se situent, par exemple en termes de prévention », commente le docteur Roger van Cutsem, chargé* de projet pour la Fédération des maisons médicales (FMM) et lui-même médecin généraliste dans une maison médicale à Charleroi. “Le centre médical est aussi un lieu de socialisation pour les personnes vulnérables, qui y trouveront de l’aide. Nous insistons pour que l’accueil soit le premier niveau de soins.“