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Actus

Proxisanté, plan social santé intégré : soigner à partir des territoires

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Communiqué de presse

Les députés au Parlement wallon devraient très prochainement passer au vote du décret Proxisanté. Ce texte est, avec le Plan social santé intégré à Bruxelles, un des outils politiques visant la réorganisation de la première ligne d’accompagnement et de soins selon une approche par territoires. La Fédération des maisons médicales décrypte les enjeux de ces politiques dans le dernier numéro de sa revue Santé conjuguée. Elle salue ces avancées majeures, mais s’interroge sur la suite du processus.

 

• En Wallonie, après une phase participative qui a permis d’identifier des problématiques et pistes de solutions en matière d’organisation de la première ligne, le décret relatif à l’organisation de la première ligne d’accompagnement et de soins devrait être adopté prochainement.

• À Bruxelles, le décret ambulatoire et le décret et ordonnance conjoints relatifs à l’organisation de l’ambulatoire et de la première ligne social-santé ont passé l’étape de la deuxième lecture en collèges fin juin 2023. Ils poursuivent leur chemin législatif avec pour ambition de mettre en œuvre la vision du Plan social santé intégré rendu public par le ministre de la Santé Alain Maron en octobre 2022.

• Depuis 2010, la Flandre réorganise en trois niveaux le paysage des soins de santé de première ligne. Une organisation qui continue à se dessiner petit à petit.

• Un Plan interfédéral soins intégrés, s’appuyant sur l’expérimentation de projets pilotes déjà menés et coordonnés, devrait également sortir en 2025.

L’ensemble de ces politiques, menées selon des processus distincts, ont pour point commun une refonte de l’approche organisationnelle de l’accompagnement et des soins de première ligne, désormais bâtie sur les notions de territoire, de bassins de vie, d’interdisciplinarité, et d’objectifs de santé des citoyennes et citoyens. Parmi les ambitions de ces réformes : améliorer l’efficience de notre système de santé, assurer une simplification et une plus grande lisibilité du paysage, mais aussi garantir un accès à la première ligne, ainsi qu’une continuité dans les prises en charge.

La Fédération des maisons médicales salue ces initiatives politiques. Elle plaide plus que jamais pour le déploiement d’un système de santé qui prenne en compte les besoins primaires des citoyens et où ceux-ci seraient pris en charge dans leur environnement de vie, de façon globale, intégrée, continue, accessible et participative. Depuis leur création, rappelle-t-elle également, les maisons médicales se caractérisent par leur ancrage territorial, un ancrage qui invite à soigner autrement.

Mais le chantier est titanesque. Au cœur de ses préoccupations doivent figurer le respect du territoire et celui de ses habitants, qui en sont les premiers experts. Le respect, aussi, de la lenteur du processus à mettre en œuvre.

Et une fois de plus, se pose la question des moyens qui seront mis à dispositions pour la mise en œuvre de ces plans. Quel sera le réel pouvoir d’action des acteurs de première ligne sur les problématiques de santé publique de leur territoire dans un monde où les inégalités sociales ne font que croitre ? Comment seront définis la composition et le fonctionnement des nouvelles instances ? Quels seront les processus d’évaluation des changements à l’œuvre ?

Face à ces enjeux, la Fédération des maisons médicales recommande notamment :

• De créer un environnement favorable à la santé pour les prestataires de l’accompagnement et du soin : amélioration des conditions de travail, organisation de la continuité des soins (gardes, etc.), meilleure conciliation vie professionnelle / vie privée, etc.

• De réorienter le système vers davantage de prévention et de promotion à la santé en dotant les travailleur·euse·s de terrain des moyens nécessaire à une approche populationnelle de la santé.

• De renforcer les moyens disponibles pour les travailleur·euse·s de l’accompagnement qui interviennent au sein de cette 1ère ligne.

• De garantir la concertation entre les acteurs de santé (professionnels, mutuelles, etc.) et les usagers afin de mieux connaître les besoins de la population aux différents niveaux de mise en œuvre.

• De renforcer le caractère intégré et continu des soins via les lieux de coordination intersectorielle en développant davantage de cohésion entre les prestataires social-santé (SISD, RML, CCSSD).

• De renforcer le soutien à la création et au développement de maisons médicales, pionnières en matière de soins de santé primaire de première ligne ancrés dans un territoire donné.