Violences dans le social-santé, un dossier et un rendez-vous pour en parler
Les secteurs du social et de la santé n’échappent pas aux manifestations de violences. Qu’elles émanent des bénéficiaires, des services eux-mêmes ou de la société dans laquelle ils évoluent, ces violences sont source de souffrances pour les travailleurs et travailleuses comme pour les usagères et usagers. Comment les comprendre et y faire face ? Pour y réfléchir, la Fédération vous invite à consulter le dernier dossier de Santé conjuguée et à participer à une rencontre autour de la thématique le 9 septembre de 12 à 14h.
Le dossier « Violences dans le social-santé : faire face ou faire avec ? »
Les violences touchent la plupart des services de l’aide et du soin. Elles seraient même en augmentation. Multiforme, ce phénomène est systémique puisqu’il touche aux interrelations entre la société, les institutions, les professionnel.les qui y travaillent et leurs usager.ères.
Dans les secteurs de l’aide aux sans-abri, de l’accompagnement des personnes usagères de drogues et de l’accueil des personnes migrantes, dans les services de l’aide à la jeunesse ou encore dans les CPAS : les violences sont courantes mais ne peuvent s’analyser comme des faits isolés. Manifestations de souffrances face à des conditions de vie qui se détériorent, à des politiques sociales de plus en plus restrictives et au manque structurel de moyens dont bénéficient les services, elles ont des effets sur les travailleurs et travailleuses, ainsi que sur l’accessibilité de ces institutions.
En toile de fond, le paradigme de l’Etat social actif et la managérialisation des services publics et du travail social. L’Etat social actif, né dans les années 1970, inspire toujours plus nos gouvernements dont les réformes récentes et à venir, extrêmement dures, auront un impact délétère sur le bien-être des bénéficiaires de la Sécurité sociale et de l’aide sociale. Perçu comme une manière de venir à bout des dettes publiques, il serait pourtant inefficace : non seulement l’Etat social actif n’a jamais eu d’incidence sur le taux d’emploi, mais il précarise et exclut bon nombre de personnes.
La nature du travail social vient quant à elle se heurter à la gouvernance managériale qui pénètre dans les services. En standardisant les pratiques à des fins de contrôle stratégique et financier, cette forme de gouvernance contribue à la grille de lecture individualisante et responsabilisante des situations, et intègre peu à peu les valeurs marchandes dans le travail social, au détriment du travail relationnel de proximité.
Face aux situations d’exclusion toujours plus nombreuses, comment les services, déforcés et sous pression, peuvent-ils continuer à accueillir les demandes tout en protégeant les travailleur.euses de l’épuisement et des violences qui émergent ?
Dans le champ de la justice pénale, qui génère son lot de violences (inégalités, discriminations, stigmatisation, sentiment d’injustice et de non-reconnaissance…), certaines initiatives s’attellent à mettre en place des réponses alternatives (justice restaurative, justice transformative). Ces réponses, plus créatives, pourraient se révéler inspirantes à d’autres endroits.
Nombreuses sont aussi les organisations qui tentent de trouver des réponses à ces situations de violence et qui émettent des recommandations touchant à tous les niveaux : politique, interinstitutionnel, intra-institutionnel et interpersonnel. Mais de tous côtés, on prévient : les violences ne pourront se résorber sans une politique ambitieuse d’accès aux droits (logement, aide sociale, santé, etc.).
Une rencontre pour en discuter
Rendez-vous le 9 septembre de 12 à 14 h à la Fédération des maisons médicales (rue Bodeghem 93 à 1000 Bruxelles) et à distance (un lien Zoom vous sera envoyé lors de votre inscription) pour un moment d’échanges autour des violences institutionnelles. Il sera l’occasion de se rencontrer, de recevoir le dossier, d’y découvrir ses contenus et d’en discuter ensemble.
- Inscriptions : ep@fmm.be

Également au sommaire de notre dernier numéro :
- Une interview de Frank Vandenbroucke, ministre de la Santé et des Affaires sociales (Vooruit), qui a rempilé dans un gouvernement d’alliance de quelques socialistes et d’une majorité conservatrice.
- Un article sur les leviers juridiques pour obtenir réparation, faire cesser une activité polluante ou faire reconnaître la responsabilité des pollueurs.