La revue
Parmi les défis sanitaires auxquels nous serons de plus en plus confrontés : la résistance aux antimicrobiens, les conséquences de la pollution de l’environnement (eau, sols, air), celles des changements climatiques (événements météorologiques extrêmes, surmortalité liée aux vagues de chaleur, augmentation des maladies infectieuses dans les périodes de pluie ou de grand froid) et de l’effondrement de la biodiversité.
Les effets de l’environnement sur la santé sont inégalement distribués dans la population. À Bruxelles par exemple, les concentrations de polluants atmosphériques sont les plus hautes dans les zones où résident les habitants les plus pauvres. Le constat est le même à l’échelle mondiale : les pays du Sud paient le prix fort des bouleversements écologiques et climatiques alors qu’ils ont une responsabilité bien moindre dans ce désastre. L’interdépendance santé-environnement met donc au jour des rapports de domination de classe, de genre et de race.
Si notre santé est victime du dépassement des limites planétaires, elle contribue aussi au problème : notre système de soins génère de façon non négligeable des émissions de gaz à effet de serre et des pollutions diverses (plastiques, résidus de médicaments…). Il compte à lui seul pour 5 à 10% de l’empreinte carbone de la Belgique. De plus en plus, les enjeux écologiques s’invitent donc dans les hôpitaux, dans les maisons médicales et autres structures de soin, de même qu’au sein des formations destinées aux soignant·es. Mais le temps presse et le chemin à parcourir est encore long.
Systémiques ou pratico-pratiques, les moyens d’action sont nombreux et variés. Une place centrale devra y être donnée aux patient·es et citoyen·nes, en prenant en considération les inégalités et en évitant l’écueil de la responsabilisation individuelle. À cet égard, les expérimentations d’« écologie populaire » sont inspirantes : elles sont ancrées dans les vécus et territoires des milieux populaires ; elles leur permettent de se réapproprier des questions dont ils ont été dépossédés ; et elles défendent et mettent en œuvre des approches collectives, politiques et transversales.
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