sociologue, travailleur en santé communautaire à la maison médicale Norman Bethune, membre de la Fédération des maisons médicales.
désireuse d’arrêter de fumer, ou encore de réduire sa consommation de tabac, peut faire appel à un médecin ou à un tabacologue reconnu et bénéficier d’un remboursement partiel auprès de sa mutuelle. Or, les plus vulnérables, fragilisés, en situation de précarité ou en rupture de lien social n’y font pas nécessairement appel. Souvent, à tort ou à raison, les professionnels de la santé et du social estiment que ce n’est pas leur priorité. Ainsi, en toute bonne foi, ils évitent d’en parler et décident à leur (...)
Dans leur travail, les accueillants sont souvent confrontés à la question de la norme : qui édicte les règles dans une maison médicale, sont-elles appliquées par tous de la même manière, comment parvient-on à les faire respecter par les patients ? La règle est-elle souple ou rigide, qui peut, et en vertu de quoi, en décider ? Le travail d’accueillant est- il lui-même balisé par des normes ? Autant de questionnements qui font partie de la vie quotidienne des accueillants et qui se traduisent dans des (...)
Le temps de l’attente est celui d’une rencontre. Ce que l’on en espère s’incarne dans la personne du soignant « attendu ». Rien d’étonnant à que les patients interrogés sur le temps de l’attente en viennent à dresser le tableaude la « bonne » consultation, du soignant idéal... et du « bon patient ». « Le médecin doit être gentil. Je ne veux pas aller chez un médecin qui n’écoute pas. Ça ne va pas quand le médecin est très tendu, très serré. On ne sent pas à l’aise. Un médecin doit entendre. Quand le médecin a le (...)
Paroles de patients sur le temps passé en salle d’attente, sur leurs désirs, la justice et la confiance... Pour les patients, attendre, c’est attendre. « C’est obligé ! » revient comme une litanie. On n’a pas le choix et personne ne demande que l’on occupe cette attente. S’il y a problème, ce n’est pas tant d’attendre mais plutôt parce que l’extérieur impose ses règles et ses contraintes : le patron ne veut pas que l’on s’absente trop longtemps, il est temps d’aller chercher les enfants à l’école, c’est le (...)
Il était une fois un questionnement du service social qui se demandait comment les patients vivaient l’attente parfois très longue en les locaux de la maison médicale Norman Bethune. On aurait pu recueillir des « oui » ou des « non » à des questions limitées du type : Trouvez-vous votre attente trop longue ? Y a-t-il trop de bruit dans la salle d’attente ? Celle-ci est-elle trop petite ? Que pensez-vous des informations diffusées ?... il semblait plus percutant de comprendre mieux ce que (...)
Sur base d’interviews réalisés conjointement par Natalie Rasson et Xavier Dubois, licencié en éducation permanente, travailleurs en santé communautaire à la maison médicale Norman Bethune. Le temps de l’attente est aussi celui de la réflexion sur la maladie, sur l’âge qui s’avançant lui ouvre la porte, sur les fractures de la vie qui brisent la santé. Loin de la maladie et de la temporalité des savants ou des philosophes, les patients disent les maux qui s’incarnent en chacun, ces maux qu’on renie ou (...)