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Les intergroupes régionaux occupent une position d’interface entre la Fédération des maisons médicales et ses membres en Wallonie et à Bruxelles. Comme de nombreux métiers durant la première vague du Covid-19, ils ont dû se réinventer. Les premiers jours, Serge Perreau, coordinateur de l’intergroupe bruxellois (IGB), reconnait avoir vécu un moment de sidération. « Une sorte d’arrêt brutal, comme tout le monde sans doute », dit-il. Le rôle des intergroupes est entre autres de développer les échanges entre (...)
Philippe Leroy, le directeur du CHU Saint-Pierre, à Bruxelles, défend le rôle fondamental de la médecine générale et le système de tarification au forfait. Un point de vue surprenant de la part d’un représentant du monde hospitalier ! Vous plaidez également pour plus de prévention. P. L. : Oui. Cela coûterait aussi beaucoup moins cher aux contribuables d’avoir une politique de santé plus axée en amont sur la prévention. Les analyses du KCE, qui sont des sources assez fiables, soulignent que pour la (...)
Depuis longtemps, le Groupe Accueil Fédé (GAF) souhaitait la création d’une formation qualifiante. C’est chose faite : les premiers étudiants sortants viennent de recevoir leur titre. Le projet d’une formation professionnelle spécifique à l’accueil était dans les cartons depuis des années, « une formation commune solide qui permette à tous, tant en maison médicale que dans d’autres services de santé, de se confronter aux questions éthiques autour d’un métier qui peut et doit être exercé comme une (...)
Le nouveau président de la FGTB dessine plusieurs lignes de force de son mandat à la tête du syndicat socialiste. Face à la crise sanitaire actuelle et à l’effondrement économique. La Sécurité sociale tiendra-t-elle le coup ? T. B. : Personne n’est en mesure de le dire, mais la Sécu peut tenir le coup si on en a la volonté politique. Les moyens manquants sont relativement importants, mais si on regarde leur pourcentage en termes de produit intérieur brut, ce n’est finalement pas grand-chose. Il ne (...)
Depuis quelques années, la participation est l’un des corollaires très en vogue des notions d’empowerment et de pouvoir d’agir. Nous avons adressé quelques questions à ce sujet à Julien Charles, qui en analyse les conditions, les promesses et… les déceptions. La participation, c’est comme la prose de M. Jourdain : nous en ferions tous sans le savoir ? J. C. : Prendre part activement à quelque chose est une notion très large, c’est une prise, on s’implique, on s’engage personnellement, mais, aussi, on (...)
Médecins sans Frontières et la Fédération des maisons médicales s’associent pour lutter contre l’épidémie. Des équipes mobiles apportent leur soutien logistique et psychologique aux maisons de repos en Wallonie et à Bruxelles. À la Maison Saint-Joseph, à Liège, cette idée est plus que bienvenue. « Les recommandations que l’on reçoit évoluent tout le temps, sur la durée du port d’un masque, sur les visières, sur ce qu’il faut faire en cas de manque de matériel… c’est difficile pour le personnel de s’entendre (...)
Céline Nieuwenhuys est la secrétaire générale de la Fédération des services sociaux (FdSS). À ce titre, elle fait partie du GEES, le groupe d’experts en charge du déconfinement. Son analyse de la crise du Covid-19 est alarmiste, mais elle témoigne aussi de sa confiance et de son soutien aux travailleurs du secteur social- santé. La crise du Covid-19 met en lumière les difficultés du secteur social-santé ? La gestion de la crise est le symbole d’une société affaiblie. Elle l’était déjà très fort avant : (...)
Céline Nieuwenhuys est la secrétaire générale de la Fédération des services sociaux (FdSS). À ce titre, elle fait partie du GEES, le groupe d’experts en charge du déconfinement. Son analyse de la crise du Covid-19 est alarmiste, mais elle témoigne aussi de sa confiance et de son soutien aux travailleurs du secteur social-santé. Lisez en primeur son interview à paraitre dans le numéro de Santé conjuguée de (...)
La première ligne de soins devient une matière universitaire ! Soutenue par le Fonds Daniël De Coninck, la chaire Be.Hive se focalise sur trois missions : la recherche, l’enseignement et le partage des connaissances. En février, elle a publié le Livre Blanc de la première ligne en Wallonie et à Bruxelles. L’occasion de faire le point sur sa genèse et sur ses travaux en cours. Be.hive – ruche en anglais – est une collaboration entre trois universités (ULB, UCLouvain et ULiège) et trois hautes écoles (...)
À Bruxelles, les matières relatives au social et à la santé sont concentrées dans le cabinet d’un seul ministre. Les trois instances communautaires sont aussi au diapason. Une première. L’articulation entre la commission communautaire francophone (Cocof), commune (Cocom) et flamande (VGC), c’est une nouveauté. Elle s’est imposée ? A.M. : C’est l’idée, voulue dès le départ, d’une simplification institutionnelle, quelque chose qui me tenait particulièrement à cœur, qui était porté par le parti et qui était (...)
Cohérence, mais aussi collaboration interne et externe avec de nombreuses structures, mutualisation des services, rassemblement des forces, complexifi cation des situations à domicile, précarisation et vieillissement de la population, raccourcissement de la durée des hospitalisations, pénurie de personnel, souci de ne pas épuiser les soignants… Le besoin de coordination de soins est de plus en plus présent. À la maison médicale du Laveu, à Liège, on considère cette coordination comme une fonction à (...)
Dans sa déclaration de politique régionale 2019-2024, le Gouvernement wallon indique vouloir définir une vision à long terme de la politique sociale et de santé. Il souhaite, entre autres, répondre au défi qu’est « l’accès à la santé pour toutes et tous sur l’ensemble du territoire ». Nous avons demandé à Christie Morreale, la nouvelle ministre wallonne de la Santé, ce qu’elle comptait mettre en oeuvre pour y arriver. La Wallonie est actuellement divisée en une douzaine de zones de première ligne, qui (...)
Namur, Saint-Ghislain, Etterbeek. Trois maisons médicales (parmi de nombreuses autres…) consacrent une partie de leur énergie à améliorer les conditions de logement de leurs patients et des habitants de leur quartier. Michèle Parmentier est assistante sociale à la maison médicale du Maelbeek, à Etterbeek. Dans ses consultations, elle voit bien que la situation des locataires se détériore. Des bailleurs qui n’acceptent pas de faire les travaux ou les réparations nécessaires, qui font pression sur les (...)
Les intervenants sociaux se rendent régulièrement au domicile de leurs usagers et les soignants au chevet de leurs patients. Ces visites sont-elles toujours nécessaires, bienvenues ? Sont-elles souhaitables ? Mona Molitor est infirmière sociale à la maison médicale Santé plurielle (Saint-Gilles) et Stefania Marsella est assistante sociale à la maison médicale Calendula (Ganshoren), elles relèvent les enjeux… et les risques à pénétrer dans le logement d’autrui, que celui-ci soit d’accord ou non. Quel (...)
Agenda chargé en avril dernier : Journée mondiale de la santé, semaine européenne contre la commercialisation et la privatisation des soins de santé. A cette double occasion, Philippe Lamberts, le coprésident du groupe des Verts/EFA au Parlement européen, n’a pas mâché ses mots. De quoi la commercialisation des soins de santé est-elle le signe ? Philippe Lamberts : On ne devrait pas parler de commercialisation de la santé : la santé est une composante essentielle d’une vie digne et il devrait être (...)
L’homophobie se nourrit de la religion, mais aussi de la culture et de la tradition. La déconstruire est une tâche complexe qui se mène auprès des jeunes, de leurs parents, auprès des personnes LGBTQI elles-mêmes. Quelques associations s’y attèlent. En classe, au sein des communautés, au coeur des églises. Ihsane Jarfi a été enlevé en avril 2012 à la sortie d’une discothèque liégeoise, torturé et assassiné par quatre individus. Le motif aggravant de crime homophobe a été retenu contre eux et ils ont été (...)
Le poids du regard des autres se marque très tôt, parfois avant que la personne elle-même prenne conscience de son orientation sexuelle ou de son identité de genre. Quelles conséquences sur le psychisme ? Comment répondre aux patients en questionnement sur leur santé mentale et sur leur santé sexuelle ? Myriam Monheim est psychologue et psychothérapeute systémique spécialisée dans la prise en charge des personnes LGBT. Elle partage son expérience au centre de planning familial Plan F, qui propose un (...)
Laurette Onkelinx, présidente de la Fédération bruxelloise du Parti socialiste, a annoncé son retrait de la vie politique en 2019. L’occasion pour le secrétaire général de la Fédération des maisons médicales de revenir avec elle sur sa carrière et sur les ministères de la Santé et des Affaires sociales qu’elle a dirigés. Députée à trente ans, en plein processus de dépénalisation de l’avortement, comme entrée en politique, c’est très fort. On pourrait dire que cela a préfiguré votre carrière ? Laurette (...)
L’organisation de la première ligne de soins, les patients en savent quelque chose. Impliqués dans des associations qui les représentent dans les maisons médicales, ils sont régulièrement des interlocuteurs des pouvoirs publics. Ce qui forge chez eux une idée assez précise des enjeux d’une réorganisation des centres de santé pour leur quartier, leur ville et plus largement la société. Christine Pochon représente l’Impatient, l’association de patients de la maison médicale La passerelle, à Liège, l’une (...)
À Bruxelles, plusieurs centres ont déjà élargi le modèle : la Free-Clinic, la maison médicale Marconi, l’Entr’aide des Marolles… Ils se sont développés tantôt en dehors des cadres, tantôt en les utilisant. Il faut remonter le temps, retrouver les années 70 où « tout était possible ». C’est Isabelle de Ville qui le dit, elle qui a travaillé pendant trente-cinq ans à la Free Clinic, à Ixelles. Cette psychothérapeute et formatrice en EVRAS a connu toutes les évolutions de l’institution qu’elle retrace volontiers, (...)
A chaque rentrée académique, nos universités mettent en valeur les talents, la carrière, les engagements de multiples artistes, chercheurs, hommes et femmes politiques. Leurs choix peuvent être quelquefois controversés, ils sont souvent audacieux. C’est le cas de l’Université de Liège qui a décidé de décerner en septembre le titre de docteur honoris causa à trois personnalités fortes. Le Dr Denis Mukwegele, gynécologue congolais et militant des droits humains. On connaît son action contre les violences, (...)
Le président du Mouvement réformateur (MR) et le secrétaire général de la Fédération des maisons médicales s’accordent sur cet idéal, mais leurs voies pour l’atteindre divergent. Et les désaccords n’empêchent pas de dialoguer. Entretien croisé autour de l’actualité sociale, associative, et d’un modèle de société. Quelles sont les priorités du MR en matière de santé ? Olivier Chastel : Je tiens tout d’abord à rappeler que le système de santé belge se positionne à la quatrième place parmi les meilleurs d’Europe (...)
Avant de travailler à la maison médicale Cap Santé, à Huy, Claire Trabert était médecin généraliste dans deux établissements pénitentiaires de la région. Elle revient sur ses motivations, et aussi sur les raisons pour lesquelles elle a décidé un jour d’arrêter. Un mot lui vient directement : vite. Il faut vraiment aller vite. « Parfois, raconte Claire Trabert, on commençait les consultations vers 7 heures du matin et, en deux ou trois heures, plus de vingt personnes défilaient. C’est difficile, parce qu’il (...)
La ministre bruxelloise de la Santé et Christophe Cocu, le secrétaire général de la Fédération des maisons médicales, croisent leur regard sur l’actualité régionale. Cette interview est parue dans la revue Santé conjuguée : n°82 - mars 2018 [ "Ça bouge chez les kinés ! Multidisciplinarité, représentation, qualifications, revalorisation..." >rub998] A propos de la levée du moratoire sur la création de nouvelles maisons médicales Cécile Jodogne : Tous les professionnels et les politiques un peu impliqués (...)
Depuis 2012, l’asbl Pro-Q-Kine (PQK) développe, gère et implémente le système de promotion de la qualité en kinésithérapie en Belgique, une tâche qui lui est confi ée par l’Inami. L’objectif principal de ce système est d’améliorer la qualité des soins aux patients, mais aussi de valoriser la profession. Chaque kinésithérapeute disposant d’un numéro Inami et qui le souhaite – car la démarche n’est pas obligatoire – peut créer un portfolio PE-online via le site internet de Pro-Q-Kine. « PE-online signifie (...)
La kinésithérapie est une science jeune, en pleine expansion. La durée des études augmente – le nombre de candidats aussi – et le champ de son exercice va croissant. La formation continue et la validation des qualifi cations des praticiens sont fortement encouragées. Les évolutions scientifiques et technologiques, tout comme la prévalence de la médecine ou des pratiques basées sur des données probantes (evidence based), ont considérablement remodelé les soins kinésithérapeutiques. On distingue (...)
Il y a plus de 20 000 kinésithérapeutes en Belgique. Nous ne les avons pas tous rencontrés, mais nous sommes allés aux devants de quelques-uns d’entre eux. Entre états d’âmes et grande satisfaction du métier. En maison médicale ou en pratique libérale, à Bruxelles ou en Brabant wallon, à Liège, à Châtelet ou à Habay-la-Neuve, les réalités sont quelquefois différentes, mais pas tellement. Voici quelques instantanés saisis en ville et au bord des champs, en bavardant autour d’une tasse de café. Des moments de (...)
Le cadre pluriannuel des pharmaciens signé par la ministre de la Santé, l’Association pharmaceutique belge (APB) et l’Office des pharmacies coopératives de Belgique (OPHACO) fixe, entre autres, la mise en œuvre de la fonction de pharmacien de référence. Depuis le 1er octobre, les patients souffrant de maladies chroniques peuvent choisir leur pharmacien de référence. De quoi s’agit-il ? Il y a 5 000 pharmacies en Belgique et on estime que 500 000 personnes en franchissent le seuil chaque jour, soit 1 (...)
Médecin généraliste, médecin du travail, médecin-conseil. Accident de travail, maladie professionnelle. Incapacité ou invalidité. Qui fait quoi dans quel cas. Le médecin traitant Le travailleur a le libre choix du médecin qu’il consulte pour apprécier si son état de santé lui permet d’exercer son activité professionnelle. S’il ressort de l’anamnèse, de l’examen clinique et, le cas échéant, d’examens techniques ou d’avis spécialisés que le patient présente des contre-indications physiques ou mentales à (...)
La Fédération des maisons médicales et son homologue flamand la VWGC (Vereniging van Wijkgezondheidscentra) construisent une démarche d’auto-évaluation de la qualité des soins de santé primaires de leurs membres. On compte une trentaine de maisons médicales en Flandre et plus de cent en Wallonie et à Bruxelles. Pour les deux fédérations, la réflexion couve depuis des années : quel socle commun pour ces équipes parfois fort divergentes ? Comment soutenir la qualité et la culture de la qualité en maison (...)
Santé conjuguée, drôle de nom pour un magazine ! Pourtant c’est bien cela, la santé : un élément indissociable de tout le reste. Les expressions, d’ailleurs, ne manquent pas. Santé mentale, santé physique, santé financière, santé morale, santé publique, santé communautaire… Le premier numéro de Santé conjuguée est sorti en juillet 1997, il est né de la fusion du Courrier des maisons médicales et des Cahiers du GERM (Groupe d’étude pour une réforme de la médecine). Les deux se distinguent encore aujourd’hui (...)
Qu’est-ce qui est secret ? Quand parler et quand se taire ? Avec qui et comment partager des informations ? Le magistrat Lucien Nouwynck se prête à une analyse des dispositions actuelles et à une lecture critique de la nouvelle loi du 4 mai 2017 instaurant la levée du secret professionnel des travailleurs sociaux dans le cadre d’enquêtes terroristes. Le secret professionnel est une règle d’ordre public, une règle d’une force particulière qui a pour finalité de protéger des personnes vulnérables, dans (...)
Le secret professionnel, c’est une histoire qui date… d’il y a au moins 2500 ans. Formalisé dans un serment par un certain Hippocrate, il a fallu du temps pour que le législateur le consacre : le Code Napoléon en 1810 et le Code pénal belge en 1867 dans son article 458. Si cet article ne précise pas quels professionnels y sont tenus, il stipule bien en revanche qu’ils s’exposent à des peines d’amende et d’emprisonnement s’ils révèlent des secrets en dehors des cas où la loi les y autorise ou les y (...)
Des citoyens bougent, des États bougent, l’Organisation mondiale de la santé bouge… Second volet de notre entretien avec Denis Porignon et Ann-Lise Guisset, tous deux experts en santé publique à l’OMS. Ils explorent trois niveaux d’action : global, national et local. Nous vous avions interrogés sur les politiques de santé et sur les structures qui les déterminent. Aujourd’hui, quels sont les ajustements qui se mettent en place ? Denis Porignon : Dans le contexte d’extension de la pensée (...)
Pour comprendre le néolibéralisme, on s’est dit qu’il fallait cerner ce qu’est le capitalisme. Mazette ! Rien que ça ! Oser dire quelque chose, de notre place de non spécialistes. Mais pourquoi pas, après tout ? D’autres ont eu ce culot, et qui sont des gamins. Alors, on s’est inspiré de leur travail. Nous avons visité le Musée du capitalisme. Leur approche sans œillère et sans complexe nous a enthousiasmés. Nous avons essayé, avec Marie Dagnely, de nous en inspirer pour construire notre approche du (...)
Notre congrès Retour vers le futur, les maisons médicales en mouvement, qui se tiendra en novembre 2017, sera l’occasion de jeter un regard vers le passé afin de penser l’avenir. Mais, bien sûr, ce futur que nous souhaitons se pense à partir du présent. Pour ne pas qu’il soit juste un rêve, il est nécessaire de saisir ce qui nous détermine aujourd’hui et d’identifier les freins, les opportunités et les leviers d’une transformation à court et moyen terme. Un groupe de travail intitulé « Contexte et (...)
Derrière l’usage d’un mot se tapit un concept, une idée. Ce ne sont pas toujours des mots nouveaux, parfois des mots auxquels l’usage donne une ampleur nouvelle. La puissance d’un mot n’est pas neuve. J’ai découvert récemment un ouvrage plutôt ancien : LTI, la langue du IIIe Reich, de Victor Klemperer (Lingua Tertii Imperii). Ce linguiste juif allemand a vu son espace de liberté se réduire de jour en jour avec la montée de l’hitlérisme : il a perdu sa chaire à l’université de Dresde, perdu le droit de (...)