assistante sociale à la Free Clinic.
Le thème de l’autogestion semble pour d’aucuns aujourd’hui assorti de qualificatifs qui lui prêtent l’allure de la désuétude : post-soixante-huitard, illusoire, communiste, utopique… Les diverses dimensions d’un tel modèle suggèrent bon nombre de questionnements au niveau du micro-système que constitue une structure institutionnelle qui adhère à ce type de fonctionnement, telle qu’une maison médicale. Mais il soulève également des considérations à un niveau macro-sociétal, en tant que formule (...)
Dans le contexte libéral dominant, le lien entre autogestion, santé et soins de santé est loin d’être une évidence. Ce lien implique effectivement de penser la santé autrement et d’en tirer les conséquences au plan d’une politique de santé. Le mouvement du GERM Fondé en 1964, le Groupe d’étude pour une réforme de la médecine (GERM) regroupe plus de trois cents acteurs de la santé. Le GERM défend la nécessité de la conception d’une politique de santé en Belgique et en élabore les lignes de force (...)
Etymologiquement, « autogestion » signifie « la gestion par soi-même ». Le terme sera introduit dans le langage politique français suite au concept issu du système communiste yougoslave dans les années 1950. Mais il est déjà présent dans les oeuvres de Lénine lors de la révolution russe de 1917. Beaucoup des théoriciens de l’autogestion soulignent le caractère polysémique du terme, ainsi que le flou de son contenu. En effet, il s’avère que l’autogestion a de multiples sources historiques, (...)
L’autogestion n’est pas un concept abstrait, elle est le mode de fonctionnement habituel de nombre d’organisations, dont les maisons médicales. Au service de quelles valeurs, de quels principes, avec quels objectifs ? Comment s’est-elle mise en acte dans la durée, comment est-elle vécue aujourd’hui ? Quels en sont les apports, les difficultés, les forces, les limites ? Pour répondre à ces questions, nous suivrons l’histoire de la Free Clinic de sa création à nos jours et, avec l’enquête (...)
Frustration, déception, joie, colère, besoin de reconnaissance. Les sentiments des patients et des soignants sont épars… mais souvent similaires. Pourtant qu’il est dur de concilier les aspirations des uns et des autres ! Comme souvent, le temps et la parole peuvent faire un bien fou. En maison médicale comme dans d’autres secteurs liés à la santé et au social, les travailleurs sont bien souvent en tension, voire écartelés, entre ce qu’ils voudraient faire et ce que la réalité leur permet de faire ; (...)