« L’inceste, Monsieur, êtes-vous sûr qu’il soit vraiment interdit…? »
Le Clef Bruno
Santé conjuguée n° 37 - juillet 2006

Si la question de l’inceste subodore l’existence d’un « désir » obscur, la réalisation de ce dernier surfe sur la nébuleuse d’un interdit. S’éloignant d’une lecture oedipienne classique, cet article resitue à travers l’analyse transgénérationnelle, la problématique de l’inceste auprès des parents géniteurs. Il postule – à cet égard – une pulsion infanticide et incestueuse d’origine parentale interpellant une position existentielle. L’inceste est abordé dans son mouvement paradoxal: ambitionnant la vie, il ne sème que la mort. L’interdit fait son apparition comme circonscripteur essentiel des espaces psychiques. Enfin, la clinique nous amène à examiner les carences d’intégration transgénérationnelles de cet aspect de la Loi menant dès lors vers une confusion des espaces privé – public.
Initier une réflexion
1. Une question impertinente…? Cette question, qui peut surprendre certains, m’était posée par une jeune étudiante assistante sociale lors d’un de mes séminaires consacré aux phénomènes violents1. Ce questionnement «candide» posé par une jeune adulte paraît bien refléter une méconnaissance sociale endémique, alimentant par ailleurs des passages à l’acte douloureux pour un nombre impressionnant de citoyens. Il est, en effet, ahurissant d’entendre dans l’enceinte « sécurisée » de séances de psychothérapie, que celles-ci soient individuelles, familiales ou de couple, le nombre de personnes ayant subi (plus rarement commis) des transgressions sexuelles au sein de leur propre famille ou proches apparentés. Quoiqu’il faille rester vigilant à ne pas confondre les productions fantasmatiques de certains avec une réalité des faits, ceux-ci sont vraisemblablement bien plus fréquents, qu’autrefois soupçonnés. Ces situations fleurissent dans tous les champs socio-professionnels et ne sont absolument pas l’apanage de classes sociales dites « défavorisées». En outre, elles prennent insidieusement un caractère répétitif au cours d’une même vie et traversent régulièrement les générations. A cet égard, les faits divers actuellement fort médiatisés couvrant des actes pédophiles (affaire Dutroux, Fourniret…) représentent vraisemblablement le sommet d’un iceberg d’incestes masqués et de relations incestueuses prononcées. Par ailleurs, la méconnaissance d’une prohibition universelle de l’inceste, aspect dont nous débattrons ultérieurement, est prégnante dans le monde des soignants et ce, y compris auprès de certains psychanalystes…
Confusion des espaces
1. Confusion des espaces psychiques intra-familiaux La confusion des espaces et du temps – Raymond D. et Germaine F. ont deux enfants qu’ils prénomment Raymond et Raymonde. Raymond D. – fils a un un héritier qu’il nomme en souvenir de son père décédé, Raymond. Interprétation : Dans une telle composition familiale, l’aïeul n’est toujours pas décédé. Le petit-fils se doit de l’incarner avec toute la restriction que cela suppose pour son propre espace psychique…; – Une mère prépare simultanément les tartines de son époux et de son fils ainsi que leurs vêtements pour la journée… Interprétation : Pour l’enfant, l’adulte-homme n’est guère différent qu’un petit garçon et une femme se réduit à l’état exclusif d’une mère… – De cette confusion spatio-temporelle nous en décelons les traces jusque dans nos publicités télévisées actuelles: un homme regarde un match de football avec son fils de +/- 5 ans en dégustant des zakouskis qu’il trempe dans une sauce. Une grosse goutte tombe sur sa chemise et on entend la voix de l’enfant dire 1 – 0. A 2- 0, le père se rendant compte du désastre dit « maman ne sera pas contente ». Il fonce mettre sa chemise dans la machine à laver additionnée de la «poudre miracle» (c’est une pub pour produit de lessive). «Maman» rentre et, «miracle», elle ne se rend compte de rien. Un sourire de connivence s’adresse entre le père et le fils. Interprétation: L’homme-père est à nouveau présenté comme infantile, confondant la mère de leur enfant avec sa propre mère à laquelle il doit rendre des comptes… et craint surtout, la fâchant, de perdre son amour «pour toujours»… Une épouse devient ainsi la mère de son propre mari. Le mari-père devient une sorte de grand-frère de son enfant.
Conclusions
La prohibition de l’inceste au cœur de la question de l’existentialité La question émise concernant l’existence d’un interdit posé sur l’inceste met en évidence que ce sujet n’est pas clos… Il ne peut, me semble-t-il, qu’être voué à l’interrogation car il porte en son sein la question irrésoluble de l’existentialité. Ce que je tente néanmoins de souligner dans cet article, c’est que la question de l’inceste tend à échapper aussi bien à la parole qu’à l’interrogation et ceci, autant au sein de la famille que de la société qui, à bien des égards, en est son reflet. Et cette parole qui s’esquive, qu’on laisse évanescente jusqu’à omettre son inscription dans le code pénal10, interpelle pourtant ce qui balise le fondement du fait humain. Si les événements récents qui ont secoué notre pays soulèvent la question des abus sexuels et du meurtre11, il y a lieu, me semble-t-il, de resituer l’in- ceste et son indispensable prohibition au cœur du débat. Inscrits dans des mythes fondateurs de l’humanité12 et transpirant dans notre quotidienneté, l’inceste et sa prohibition se révèlent comme berceau de la construction psychique. En effet, l’inceste prenant le relais du meurtre13 nous amène à considérer qu’il cerne la question de la vie et de la mort, non plus dans une réalité exclusivement organique – ce que nous indique le meurtre – mais bien dans son élaboration psychique. Le questionnement récurrent posé par divers interlocuteurs concernant l’universalité ainsi que l’existence même de la prohibition de l’inceste, nous rappelle qu’il ne s’agit nullement d’un acquis génétique mais plutôt d’une accommodation à la représentation de vie et de mort qui ne cesse d’interpeller l’Homme dans son advenir de sujet. Si l’inceste interroge l’impulsion particulière visant à créer une descendance «identique» à soi, court-circuitant de telle sorte l’introduction de « l’étranger » (l’inceste caractérise un dispositif intra– familial), cette impulsion témoigne – avant tout – de la difficulté que rencontre l’humain face à sa propre finitude. Cette rencontre questionnante se découvre pour le parent – de l’archaïque (inscrit dans les mythes) à l’actuel – étant confronté à l’érosion du temps qui l’amène à ce qu’il sait être l’instant ultime d’un «ici-bas». L’inceste apparaît donc comme la voie la plus directe vers l’immortalité: celle qui nous aspire vers le royaume du divin où toute souffrance devient félicité éternelle… Cependant, l’expérimentation de l’inceste entraîne la mort – pas forcément en abrégeant prématurément les fonctions organiques – mais bien en court-circuitant le sentiment d’exister en tant qu’humain sur terre. Ce «court-circuit» résulte de l’impossibilité d’endosser un positionnement intra-familial défini. L’effet du multipositionnement intra-familial que produit l’inceste et qui fait suite à la tentative parentale de geler ou d’inverser le temps à son profit, crée des doubles liens tels que la qualité du lien affectif produit par le jeu des identifications, se dissout dans le non- pensable. L’individu ne peut – dans un tel contexte – arriver à se penser en terme du sujet, si ce n’est sous forme d’un langage paradoxal. Le sentiment d’exister rejoint dès lors l’inexistant et le non-sens officie comme Loi. Cette mort-là sort en quelque sorte du règne du visible pour gagner le royaume du glauque et – partant – alimente le champ des perversions. Produisant la mort psychique, l’inceste ne peut endosser la survie de l’Homme. J’entends ainsi que l’inceste, dans son mouvement pulsionnel, ambitionne la vie. En réalité, il est confusionné et enfermé dans son fantasme d’im- mortalité, gage de l’évitement de toutes souffrances et produit de ce fait son contraire, c’est-à-dire : la mort. C’est donc sa prohibition qui révèle l’aménagement à réaliser au niveau de la psyché quant à l’au-delà de la mort, par nature non-pensable, interpellée par la finitude humaine. La prohibition de l’inceste vient ainsi s’aligner sur l’interdit du meurtre afin de confectionner l’espace psychique qui peut suffisamment contenir l’angoisse de mort et ce, en créant du lien afin de pouvoir penser celle-ci et non plus exclusivement l’agir. La question de l’inceste revêt donc – avant toutes choses – la question de la vie et de la mort mais transposée au niveau psychique. Evoquant brièvement le mythe olympien de la Création, j’ai rappelé que l’analyse transgénérationnelle menant à Oedipe et sa descendance relate l’avènement de l’humain dans une filiation où l’infanticide précède l’inceste suivi ou précédé par un parricide. L’histoire « complexée » d’Oedipe apparaît de telle sorte comme une lointaine répétition de ses ancêtres divins. J’ai ainsi postulé l’existence d’une pulsion infanticide et incestueuse d’origine parentale. Celle-ci ambitionne l’esquive de la mortalité parentale afin de rejoindre le règne du divin, auréolé de la maîtrise du temps et de l’espace. Cette option théorique permet de rejoindre Frazer supputant « l’envie » de tuer et de commettre l’inceste chez tout un chacun, dégageant ainsi l’enfant de l’exclusivité de cette charge, introduite par Freud via les «pulsions» oedipiennes. Car, la chronologie nous amène à considérer que c’est avant tout l’adulte géniteur qui se coltine au temps et à son advenir d’être mortel et ce, anticipativement à l’enfant. Poussé par des forces centrifuges auxquelles l’humain ne peut échapper, ce dernier s’évertue à inventer « trucs et ficelles » faisant office de forces centripètes. Voici donc ce qui va alimenter son ambivalence: accompagner ses forces centrifuges afin d’endosser son destin d’être mortel ou involuer, de telle sorte à retrouver cet état « fusionnel » où personne n’existe en termes de sujet. Les pulsions infanticides et incestueuses se révèlent comme forces centripètes, afin de geler et, mieux encore, inverser le temps. Présent dans l’actualité des «faits divers», l’infanticide agi témoigne de ce que la majorité des hommes parvient à déjouer. Il ne fait cependant que le déplacer vers des formes sociales consensuelles, éludant la question du sujet. Citons entre autres l’existence universelle des groupes armés: les «enfants» de la nation sont armés afin de défendre la patrie – récemment de façon préventive – et meurent en héros éternels au profit des «vieux» qui les dirigent à partir de leurs bunkers. Les actuels enfants-soldats mettent davantage cet état en lumière. Par ailleurs, dans les concerts armés, l’interdit du meurtre applicable au seul sujet parvient à se dissoudre dans la masse afin d’obtenir son contre-pied: le soldat tue ou meurt pour sauver la patrie. Le meurtre groupal s’est dégagé de son interdit et acquiert l’emblème de l’acte héroïque. La pulsion incestueuse d’origine parentale est à entendre comme une imposition du même «dans » l’enfant et ce, afin de soustraire le parent à sa souffrance psychique confrontée au non-pensable de la mort. Elle produit de cette sorte une forme de clonage psychique. Ce qui se révèle comme une confrontation à une mort psychique pour le parent est ainsi inoculé à l’enfant sous forme d’une identification projective. L’enfant ne peut s’y soustraire car, dans un tel instant, il est lui-même confronté à sa propre survie psychique. Le parent trouve dans ce mode d’intrusion psychique un moyen de se perpétuer. Cependant, ce processus hors paroles et/ou déconnecté du système perception-conscience parental, induit de «l’étranger en soi» aux allures «d’objet incorporé» et par ailleurs, se révèle toxique pour l’enfant. Celui-ci se voit « délégitimé» dans ce qu’il perçoit et ce qu’il pense. Disqualifié dans ce qu’il est, son espace psychique est envahi par « l’autre » et l’indifférenciation est maintenue au profit du parent qui y gagne – momentanément – en économie psychique. La pulsion incestueuse d’origine parentale se présente – de prime abord – comme une pulsion de vie, visant à immortaliser le parent. Sous ses beaux atours, elle n’est pourtant qu’une vile dissimulatrice d’une pulsion de mort qui lui «colle» à la peau. La désintrication de ces forces antagonistes ne peut se réaliser qu’à travers un accès suffisant au langage symbolique. Cependant, son avènement est conditionné par la capacité parentale d’aborder ses propres souffrances relatives à la mort non-pensable afin d’y graver une forme symboligène. Il semble qu’à l’heure actuelle cette dimension soit mise en péril, notre société capitaliste mettant progressivement toute souffrance « hors-la- loi » et illégitime, validant de cette sorte la jouissance immédiate au dépens du désir. L’incestuosité chemine ainsi avec le désir, celui-ci étant envisagé comme une force tentant à recouvrir un manque originaire corrélatif à la mort non- pensable. Engoncée dans l’ambivalence humaine, l’incestuosité dénote de la peine à désintriquer «l’état de vie» de « l’état de mort» mais paraît somme toute motorisée par le manque originaire et l’évitement de la souffrance qui y est accolée. Dotée d’une rare insolence, elle traque l’individu dans chaque recoin de sa vie poussant gaillardement les portes de la scène institutionnelle… L’interdit de l’inceste est ainsi un désintricateur de «l’état de vie» face à « l’état de mort ». Il invite à différencier les espaces psychiques permettant l’accès à un «je» différent d’un «non-je». Il invite à la vie en transposant la souffrance de la finitude humaine dans le registre du symbolique. Témoin de l’ambivalence humaine, il fonde l’espace psychique de l’individu et plonge celui-ci dans la question existentielle. Cet interdit serait finalement un garant qui accompagne la pulsion de vie et son antagoniste, celle de la mort, afin d’éviter leur funeste fusion. Simultanément, il rappelle en permanence que l’une d’entre elles est le vainqueur annoncé à l’arrivée…Documents joints
- La plupart des concepts de cet article sont développés dans Le Clef B., Fatales Déliaisons, Essai sur les Phénomènes violents, Differentiare, 2004.
- prénoms d’emprunt.
- Le mariage homosexuel est désormais légal en Belgique et aux Pays- Bas.
- Heritier F., Cyrulnik B., Naouria A. De l’inceste, Odile Jacob, 2000, p. 29.
- (Freud F., Totem et tabou, Payot,1965, p.186.
- Le Clef B., Fatales Déliaisons, Essai sur les Phénomènes violents, Differentiare, 2004, p.81-162, 229-253.
- Si ce terme, introduit par M. KLEIN désigne essentiellement les fantasmes d’attaques infantiles orientées vers le parent, j’envisage ici, l’existence de mécanismes semblables mais, d’origine parentale.
- Le Clef B., «Oedipe au carrefour des temps identitaires», in Fatales Déliaisons, Essai sur les Phénomènes violents, Differentiare, 2004
- J’entends ici que le sexe est non seulement différent au niveau anatomique mais qu’il s’inscrit dans la différenciation temporelle configurant l’espace psychique : l’enfant petit garçon n’a pas le «même» sexe que l’homme adulte, car sa capacité de le penser et sa fonctionnalité est liée à son temps de croissance. La remarque est similaire pour la petite fille vis-à-vis de la femme. A cela, il y a lieu d’adjoindre, qu’à la différence constitu- tionnelle s’allie celle d’une capacité de la penser imbriqués dans les particularismes d’une inscription historique du sexe féminin vis-à-vis du masculin. En effet, la question du sexe ne peut être désolidarisée de son histoire socio-culturelle.
- Le terme inceste est absent du code pénal français et belge. Il est inclus dans la loi relative aux abus sexuels à l’égard des mineurs.
- L’affaire Dutroux et Fourniret
- Outre le mythe olympien de la Création, bon nombre de mythes instituent la naissance de l’humanité à travers l’inceste, par ailleurs, souvent gémellaire.
- Dans le mythe olympien de la Création, l’infanticide fait suite à l’émergence du « couple » parental Gaia – Ouranos. Dans le mythe d’Oedipe, lointain descendant du couple originaire, l’infanticide précède le parricide et anticipe l’inceste.
Cet article est paru dans la revue:
Santé conjuguée, n° 37 - juillet 2006
Les pages 'actualités' du n° 37
« L’inceste, Monsieur, êtes-vous sûr qu’il soit vraiment interdit…? »
Si la question de l’inceste subodore l’existence d’un « désir » obscur, la réalisation de ce dernier surfe sur la nébuleuse d’un interdit. S’éloignant d’une lecture oedipienne classique, cet article resitue à travers l’analyse transgénérationnelle, la(…)
Numerus clausus: une alternative qui semble faire consensus
Le numerus clausus en médecine, installé en 1997 pour répondre au problème de la pléthore, génère une série d’effets pervers, tant pour les étudiants, qu’en terme de couverture de certaines zones moins favorisées du territoire. La(…)
Les «patients indésirables» comme aiguillons démocratiques?
Les maisons médicales défendent une accessibilité maximale aux soins de santé. C’est pourquoi elles nourrissent une tolérance à nombre de situations et comportements qui seraient clause d’exclusion dans d’autres structures. Ce parti pris ne les met(…)
Partie 1
Partie 2
Ce que nous révèle le manque d’une politique de soins de santé primaires
Qu’est-ce qu’un sociologue qui travaille sur les problèmes d’emploi et les actions urbaines a à dire sur les soins de santé primaires ? Des choses diverses qui ne se combinent pas nécessairement les unes par rapport(…)
Une relecture de notre existence économique
La logique économique fonctionne en termes de produits et de profits. Le secteur de la santé n’échappe pas à cette logique, mais montre des spécificités, et même des ambiguïtés, liées au financement public d’un bien produit(…)
La santé en voie de privatisation européenne
Qui peut être contre le droit à la santé ? Il s’agit incontestablement d’un principe humain général : tout homme a le droit d’être soigné s’il est malade ou blessé. C’est l’objet de l’article 25 de(…)
Le choix de l’assurance sociale et de l’organisation hospitalo-centrée de l’offre de soins
Le système de santé français fonctionne sur un modèle élaboré au milieu du vingtième siècle, qui soumet l’organisation des soins ambulatoires à la convention médicale entre assureurs sociaux et syndicats de médecins d’une part et l’organisation(…)
Les services de santé de première ligne en Belgique sont-ils sur la voie du changement ?
Notre système de santé est basé sur un modèle professionnel qui repose sur le modèle biomédical. Une évolution vers un modèle communautaire intégré semblerait rendre notre système plus performant à de nombreux point de vue.
Partie 3
Vers la transdisciplinarité
Des soins de santé primaires efficients impliquent une collaboration structurée entre intervenants. Si la pratique « solo » traditionnelle perd du terrain face aux différentes formes de collaboration, le travail en inter- ou en transdisciplinarité rencontre(…)
Une infirmière en première ligne… pour quoi faire ?
En Belgique, les praticiens de l’art infirmer sont formés pour réaliser un large éventail d’objectifs. Dans la pratique, nombre de ces capacités sont négligées ou même entravées par des réglementations incohérentes. Il en résulte non seulement(…)
La première ligne, ce n’est pas que l’affaire des médecins généralistes !
Depuis des années, on reconnaît l’importance des déterminants non médicaux de la santé. Les soins médicaux n’agissent que de façon marginale dans le bien-être de la population. L’accès au logement, à l’éducation, à la culture constituent(…)
Partie 5
Les freins à un développement des soins primaires…
Jusqu’aux premières élections syndicales en 1998, les représentants des spécialistes et en particulier du lobby hospitalier ont dominé l’organisation des soins en Belgique, de la formation des professionnels au financement des prestataires. Depuis, le paysage syndical(…)
Des obstacles sociologiques mais aussi professionnels
Vu de l’administration, les obstacles au développement des soins de santé pri- maires sont à rechercher certes dans un certain contexte sociologique, mais aussi à l’intérieur de la profession médicale.
Il faut sauver le médecin généraliste
La profession de médecin généraliste, et avec elle la première ligne de soins est en danger. In fine, c’est la qualité des soins qui est en jeu. Quelles mesures sont à prendre pour enrayer cette menace(…)
Les soins de santé primaires ne seront jamais « people »
L’image que donnent d’eux-mêmes les soins de santé primaires est dévalorisante. Ce déficit symbolique renforce et reflète leur infériorisation dans l’organisation réelle du système de soins. Au-delà d’une réorganisation rationnelle de ce système, c’est aussi d’une(…)
Partie 6
Soins de santé primaires : ensemble, on est plus fort !
Au travers des mutations du paysage des soins de santé et des contradictions inhérentes à la position syndicale, la boussole qui guide le SETCa est aiman- tée par le droit du Citoyen à la Santé et(…)
Syndicats de travailleurs et soins de santé primaires : « Je t’aime, moi non plus » ?
Il ne doit pas être facile pour les syndicats de soutenir les soins de santé primaires. Par exemple, comment gérer les contradictions entre la défense de ce secteur et celle d’autres secteurs autrement plus lourds en(…)
Changer le monde avec les Mutualités chrétiennes et les généralistes
Le paysage de la santé change lente- ment mais radicalement. La Mutualité chrétienne prend acte de cette évolution et invite les généralistes à s’y impliquer.
Partie 7
Les soins de santé primaires: une stratégie négligée pour l’organisation des services de santé en situation de crise complexe
Considérés comme la base du système de santé dans les pays en voie de développement, les soins de santé primaires sont victimes d’ingérences humanitaires déstructurantes, d’interventions technocratiques débilitantes et d’un sous-financement chronique. Ils constituent néanmoins la(…)
Conclusion
Partie 8
Cueillette bibliographique des obstacles à la réforme des soins de santé en faveur des soins de première ligne
Les recherches théoriques et les expériences de nombreux pays sont riches d’enseignement qui permettent de mieux identifier les obstacles à la réforme des soins de santé en faveur des soins de première ligne.
Partie 4
Glissement de soins
Quels sont les obstacles importants au développement des soins de santé primaires en Belgique ? La question posée par les concepteurs de la revue présuppose l’existence d’un paradoxe : les soins de santé primaires sont considérés(…)
Du danger des décisions doctrinaires ou administratives
M. Bacquelaine, député MR, soutient les soins de santé primaires en tant qu’acteur de proximité et permettant une utilisation optimale des moyens financiers. Considérant que les objectifs des soins de santé primaires sont actuellement rencontrés, il(…)