L’architecture hospitalière est devenue un secteur en soi. Au salon soins&santé, à Namur [1], les bureaux d’architectes spécialisés sont présents, rencontrent leurs clients, et discutent avec les fournisseurs de matériel qui déterminent les évolutions. Lors de l’édition 2014, plusieurs projets hospitaliers récents, en cours ou en perspective faisaient l’objet de présentations sous des formes diverses. Dans ces projets, l’hôpital est amené à doter provisoirement des fonctions qui permettent de jouer l’interface entre le maître d’ouvrage, les usagers du lieu et les concepteurs. La spécialisation est telle que les phases successives d’un projet (étude, ébauche, projet, réalisation) peuvent être confiée à des bureaux différents. Il y a donc une expertise très importante et pointue qui se développe là.
Pourtant, lors des rencontres préparatoires à cette étude, des architectes faisaient à l’hôpital la critique d’être une écriture architecturale vécue par défaut. Si on met à part le fait qu’il s’agit peut-être d’une caricature, et qu’elle est peut-être dépassée, il est exact que, dans le langage courant, pour désigner un aménagement intérieur déshumanisé et impersonnel, on dit « ça fait couloir d’hôpital ». D’où vient cette représentation ? Comment ça se traduit-il ? Qu’est-ce qui amène ou a amené à cette situation ?
Comment l’architecture hospitalière traduit-elle les spécificités, les caractéristiques, les enjeux, les contraintes et les menaces propres à la deuxième ligne ? Que peut-on dire de l’inscription de l’infrastructure hospitalière dans son environnement direct ?
[1] Salon des professionnels de la fourniture de biens et de services aux hôpitaux, organisé chaque année à Namur à l’initiative de la Région wallonne.
n° 73 - décembre 2015
Tous les trois mois, un dossier thématique et des pages « actualités » consacrés à des questions de politique de santé et d’éthique, à des analyses, débats, interviews, récits d’expériences...