Communiqué de presse
Développer une politique du médicament efficiente
30 janvier 2019Christophe CocuSecrétaire général de la Fédération des maisons médicales de avril 2016 à mars 2019.
Le médicament coûte de plus en plus à la collectivité, comme au patient. Certains médicaments, sont devenus tellement chers que les pouvoirs publics refusent leur remboursement.
Le secteur du médicament est quasi totalement privatisé et « marchandisé », de la recherche à la pharmacie. Une partie de la recherche est réalisée par les universités. La commercialisation on se fait au sein de startups très vite rachetées par les entreprises pharmaceutiques. L’Etat paye donc deux fois ses médicaments : en finançant les universités et en remboursant les médicaments via la Sécurité sociale. Or, le coût du médicament n’est pas directement lié à ses coûts de productions. Le prix est fixé sur base de ce que l’Etat est prêt à payer.
Tout ceci a des conséquences majeures pour la santé publique :
- La recherche est orientée profit plutôt que santé publique
- La logique des brevets prive des populations entières de traitement vital alors que la production coûte très peu.
- La publicité toujours plus agressive a des conséquences désastreuses, notamment en ce qui concerne la consommation d’antidouleurs
- Les conditionnements sont souvent inadaptés aux besoins réels du patient et induisent de nombreux gaspillages
Nos propositions pour les futurs accords de majorité :
- Renforcer les systèmes d’information indépendants pour les médecins.
- Mettre en oeuvre des systèmes de marchés publics de type « kiwi » pour les molécules les plus courantes.
- Donner la possibilité de prescription à l’unité.
- Encourager la prescription en DCI (le nom de la molécule chimique).
- Enregistrer tous les médicaments délivrés, y compris OTC (en délivrance libre).
- Instaurer un forfait médicaments.
- Permettre la création de pharmacies intégrées aux maisons médicales (comme pour les hôpitaux).
- Favoriser la poursuite d’objectifs de santé publique en rendant l’État copropriétaire des sociétés pharmaceutiques.
- Délier recherche et commercialisation des produits pharmaceutiques.
- Négocier de manière collective les prix des médicaments et non par marché national.
- Mettre sur pied un institut de recherche européen financé directement par les États, qui aurait pour mission principale d’organiser la recherche et la mise au point de médicaments dans les domaines délaissés par le privé. Ces nouvelles molécules ne feraient pas l’objet de brevets.
- Interdire toute forme de publicité pour les médicaments, vers le public comme vers les médecins.
- Faire entrer les pouvoirs publics dans les comités de choix de recherches.
- Une solution d’influence publique sur la production, distribution, et fixation des prix des médicaments.
Mémorandum 2019
Nous vous proposons de découvrir nos 10 recommandations et 101 propositions pour une autre politique de santé par niveau de pouvoir et thématique dans notre memorandum.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire :
Contact presse
- Christophe Cocu (christophe.cocu@fmm.be), secrétaire général de la Fédération des maisons médicales.